Le passionné défend des idées, des valeurs, des convictions ardentes en usant de la raison et souvent de l’humour.
Le fanatique souffre d’un obscurantisme haineux, inaccessible à tout débat d’idées, à tout échange d’arguments.
Le fanatique ne cherche pas à convaincre son antagoniste mais à le faire taire, à l’exclure du débat, à l’éliminer sinon physiquement du moins moralement.
Il en appellera à la censure, à l’ostracisme et au besoin au juge pour condamner l’insolent qui ose s’exprimer.
Or, dans le super-marché mondialisé, l’intelligence, le heurt salutaire des convictions contraires, l’appel à la raison, la confrontation des faits et du réel ne sont pas de saison.
Malheur aux vigies du temps.
La jeune suédoise mobilisée pour la planète devient une malade aux mimiques de dérangés de l’esprit pour les agents du Marché et pour les conservateurs.
Michel ONFRAY est interdit d’antennes nationales et Eric ZEMOUR est promis à la correctionnelle.
A gauche, à droite, en écologie, tout décalé se mue en déviant dangereux, infréquentable, qu’il faut bâillonner au nom du conformisme et de l’anesthésie de l’opinion publique.
J’aime les « parasites », ceux qui dérangent en secouant les cerveaux encore disponibles.
Bien sûr, il y a ceux de mon camp qui confortent mes propres analyses et il y a des adversaires qui m’irritent mais dont j’affirme qu’ils ont le droit imprescriptible de m’irriter et de me contraindre au débat.
Pourquoi notre époque n’est-elle plus capable d’assumer les controverses sans immédiatement sombrer dans le fanatisme qui exclut ?
La société demeure violente, intolérante, dure aux faibles, faibles pour les puissants qui cumulent le pouvoir de l’argent, de l’Etat, des médias.
La répression frappe les manifestants y compris lorsqu’ils sont pompiers ce qui représente une étrange incongruité.
Violence d’état qui est celle des lobbies puisque ceux-ci règnent sans partage.
Ainsi, il y a cinq ans, Rémi FRAISSE mourait de l’explosion d’une grenade offensive dans le dos, à SIVENS, parce que sous couvert d’intérêts agricoles, un conseil départemental offrait de grands travaux à une entreprise amie.
Et voilà pourquoi un jeune botaniste pacifique perdit la vie sans que nul autorité ne réponde de ce meurtre.
Malheur aux humains libres qui osent encore penser, parler, militer, agir.
Tout le monde est sommé de marcher au pas du commerce et des affaires et à ne pas troubler le cours de l’économie libérale.
Merci à tous les réfractaires, à tous ceux qui refusent le monde du Marché et qui font le choix de la vie et de la liberté d’expression, de manifestation, de remise en cause de l’ordre inique.
Ici et maintenant, le sort réservé à la nature, aux animaux et aux humains invite à l’insurrection des consciences et à la résistance.
Gérard CHAROLLOIS