Le Proche-Orient souffre de se situer sur une zone de fracture entre les religions qui structurent les peuples conditionnés à des mythes millénaires en les jetant les uns contre les autres.
Leurs prêtres, leurs historiens jouent à ceux qui étaient là avant les autres et auxquels la terre appartient.
Que de vies brisées, que de haines ressassées, que de souffrances subies aux noms de ces mythes que d’aucuns disent fondateurs et qui se révèlent particulièrement destructeurs.
Cependant, dans tous les camps et par-delà les appartenances meurtrières, des humains éclairés savent reconnaître en l’autre son semblable en fortune de vivre, en infortune de devoir mourir un jour.
Mais les colombes crient moins fort que les faucons.
Par l’écrasante supériorité de son armement, par le soutien massif et inconditionnel de l’empire américain, la droite israélienne au pouvoir mène une politique raciale, nationaliste, colonisatrice et dominante.
Chassés de leurs terres, humiliés, prisonniers du joug religieux, des Palestiniens en appellent à leur dieu, bien supérieur comme tous les dieux à celui des ennemis, pour vaincre par le martyr et au besoin l’assassinat de civils.
Un engrenage infernal est à l’œuvre conduisant les uns et les autres au malheur.
Forte du stupide soutien de l’invraisemblable président américain, la droite israélienne, tournant le dos à la paix, se livre à une fuite en avant dans l’écrasement, l’enfermement, le massacre des Palestiniens, accomplissant l’injonction de leur religion d’un grand-Israel, état racial excluant les ennemis de la pleine citoyenneté.
Or, un apartheid n’est jamais viable à terme, car il constitue une injure faite à l’intelligence et aux droits fondamentaux.
En conséquence, viendra le jour où tous les humains vivant sur le sol de cet état jouiront des mêmes droits civiques et ce jour-là, l’Israel devenu trop grand cessera d’être le « foyer des juifs » qui y seront minoritaires.
Les faucons auront conduit leur peuple à une impasse insurmontable : bafouer les plus élémentaires principes de l’éthique démocratique ou accepter de devenir minoritaires.
Au fond, dans quelques décennies, l’Histoire pourrait bien se révéler très morale en enseignant que la force des armes n’est qu’une ivresse qui perd ceux qui y recourent sans autre issue que l’arrogance, la morgue et le mépris.
Devenue impossible en raison de l’hubris des faucons, la solution à deux états voisins et réconciliés qui offrait seule une issue aux aspirations des uns et des autres, solution préconisée par les colombes, restera une occasion manquée.
Pauvres peuples dirigés par des criminels de guerre qui croient tout résoudre par leurs missiles, leurs boucliers électroniques, leurs technologies militaires performantes, qui ne font qu’alimenter les rancoeurs et susciter des morts.
Quel dommage que ces peuples n’optent pas pour les colombes et par peur autant que par haine, votent pour des fau(x)-cons qui ne sont que des vrais.
Pour ma part, étranger à ces appartenances, je ne connais que des humains et élargissant le cercle de l’empathie, que des êtres vivants dotés de sensibilité.
Ne ferait-on pas de fulgurants progrès dans notre combat contre les maladies et la mort, si les états consacraient leurs moyens humains à faire avancer la science utile au lieu de perfectionner sans cesse des armements, instruments de mort ?
Je souhaite aux humains de demain de vivre le temps des colombes et de la seule guerre qui vaille : celle contre la souffrance.
Gérard CHAROLLOIS