Humanisme, anthropocentrisme et biocentrisme.

Après les fables mythologiques, la science tente d’éclairer le processus d’apparition des espèces vivantes.
L’humain ne surgit pas, un matin, en complet veston, de la cuisse d’un quelconque Zeus ou Jupiter.
Il est, à l’instar de toutes les autres espèces, fruit d’un processus de diversification des formes de vies, processus extrêmement rapide.
Il ne faut jamais que quelques centaines de milliers d’années pour différencier une espèce c’est-à-dire un instant au regard des temps cosmiques et géologiques.
Rien ne permet de penser que le processus d’évolution s’arrête aujourd’hui.

La philosophie dominante érigea l’espèce humaine sur un piédestal, la séparant radicalement des autres, soit au nom d’une divinité, soit au nom de la raison.
Cette pensée peut être qualifiée d’anthropocentriste.
Or, un peuple, une race, une espèce ne valent que par et pour les individus qui la pensent
Et en font une valeur conceptuelle.
Le culte nombriliste de l’humanité généra l’épithète d’humaniste.
Nous opposons le biocentrisme à l’anthropocentrisme, c’est-à-dire que nous tirons dans l’ordre éthique les conséquences des connaissances que nous apportent la paléontologie, la génétique, la biologie.

Les fondements moraux d’une société sont directement affectés par les connaissances rationnelles dont jouissent ses membres.
Nous appellerons « progrès », non pas l’accroissement de la vitesse des moyens de transports, le tonnage de marchandises produites, de l’artificialisation du milieu de vie, mais ce socle de connaissances objectives déterminant des avancées dans l’ordre politique, philosophique, éthique.

La terre a produit la vie et cela vaut.
La seule querelle qui vaille est celle de la vie.

Faut-il récuser l’humanisme au même titre que l’anthropocentrisme ?
La question se complexifie du fait de l’ambiguïté du concept .
En effet, la vulgate attribue ce noble titre à tout homme prônant la générosité, la bienveillance, l’empathie.
Un humaniste, c’est un brave type !
Rien de philosophique dans cette acception commune.
C’est ainsi que nombre d’écologistes biocentristes se voient affublés du qualificatif d’humanistes par la presse et les commentateurs au motif qu’ils appellent à la non-violence, au respect des individus, de leur liberté, de leurs droits fondamentaux.
J’accepte d’endosser cette tunique distincte de celle de l’anthropocentrisme que je rejette comme contraire au principe d’équivalence des intérêts de tous les êtres vivants.
Car le biocentrisme ne retire rien aux acquis des Lumières, donc aux droits de l’homme, à l’émancipation par la raison. Il ajoute, subvertit dépasse ces acquis.
Le biocentrisme ne nie aucun des droits à l’espèce humaine qu’il reconnaît à l’ensemble du vivant.
Il constate que la vie est un processus non discontinu nonobstant les mutations, les barrières géniques.

Parce que des lobbies puissants défendant des intérêts sordides sont dérangés par nos propositions, notre pensée est censurée, caricaturée par leurs médias.
Pour nos contempteurs, l’écologie demeure une heuristique de lapeur, une technophobie puérile, une contestation nihiliste des conquêtes de la civilisation.
Ils refusent d’entendre qu’elle peut être un choix rationnel, délibéré, visant à instaurer des relations pacifiées de notre espèce avec le vivant, non pas pournier un propre de l’homme qui n’existe pas moins que le propre du cheval, mais pour réconcilier l’humain et sa planète.
Le propre de l’homme réside dans sa capacité d’abstraction, dans l’incomparable puissance de son dispositif neuronal qu’il peut et doit mettre au service d’un affranchissement de la souffrance, du déplaisir, de la mort même.
Mais ce propre de l’homme n’exonère nullement l’espèce de ses devoirs moraux envers toutes les autres.
Maîtrisons la matière autant que nous le pouvons, mais faisons-le pour aimer, contempler, respecter, et jamais pour tuer, torturer, avilir.
N’en déplaise à la grotesque propagande des amateurs de corrida et de chasse, la mort ludique ne sera jamais une culture mais tout au plus un révélateur de barbarie.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.

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