Nul ne possède la vérité indépassable sur une idée, des valeurs, un système éthique, une option politique.
Aussi, nous ne parlerons jamais au nom de l’écologie mais à celui de notre acception de l’écologie.
Pour nous, biocentristes, la pensée, la politique, les valeurs de l’écologie sont radicalement incompatibles avec la négation de l’unité profonde du vivant.
Lorsque des groupements divers pactisent avec les chasseurs, tolèrent la torture tauromachique au nom des particularismes locaux et des petites arriérations appelant aux indulgences, ils n’ont pas de l’écologie la même définition que celle dont est porteuse la CONVENTION VIE ET NATURE.
Notre acception se trouve d’ailleurs être partagée par l’immense majorité des contemporains pour lesquels un écologiste est le protecteur des oiseaux, des ours de la banquise, des baleines.
Admettons que d’autres conçoivent l’écologie en cultivant leurs peurs de la technique et leur nihilisme désespéré.
Pour ces écologistes différents de nous, le défi éthique du rapport de l’humain à la biosphère et aux êtres sensibles est escamoté.
Pour nous, ce rapport est fondamental et appelle la radicalité.
Ainsi, avec des anthropocentristes, nous pouvons manifester contre une ligne de trains à très grande vitesse, une autoroute nouvelle, une exploitation de gaz de schistes.
Mais les anthropocentristes seront mûs par une simple contestation à caractère très traditionnel, alors que nous envisagerons les incidences de ses infrastructures sur la nature et les animaux.
L’appel de la nature condamne la mondialisation, la croissance quantitative, la surpopulation humaine, un asservissement aux nécessités du transport permanent de marchandises et de personnes.
Le système dit capitaliste crée des injustices, des frustrations sociales, une déliquescence des consciences dans une culture de marchands prévaricateurs, mais ce système, pour nous, ajoute, tare majeure, son mépris du vivant au nom du profit et de la cruauté vile.
Actuellement, des candidats à la candidature présidentielle se confrontent devant trente mille militants et sympathisants motivés de « l’écologie politique ».
Seul Nicolas HULOT évoque cette question essentielle et discriminante du rapport à l’animal et à la nature.
Les autres postulants, nonobstant d’éminentes qualités, ne développent pour l’heure qu’une saine contestation sociétale et affichent une sage vertu civique, une quête de probité, thèmes importants mais que tout démocrate de progrès des mœurs et des manières pourrait assumer sans nécessairement se déclarer écologiste.
Un communiste, un chrétien démocrate, un social-démocrate et même un fasciste pourraient se découvrir hostiles au nucléaire, au nom des risques pour l’humain et vouloir nettoyer les écuries d’AUGIAS en pourchassant ceux qui utilisent leurs fonctions et leurs héritages financiers pour voler l’Etat et indemniser leurs petits copains.
Certes, il nous faut une opération « mani pulite », mais pour laver plus blanc point n’est besoin d’être vert.
« Mains propres et têtes hautes » fut un slogan nullement écologiste !
La prudence, la vertu civique ne sauraient être les monopoles d’un parti .
En revanche, l’abolition de la chasse et de la tauromachie, l’inclusion des préoccupations naturalistes dans les choix de développement, la prévalence du vivant sur le profit distinguent l’écologie.
Dommage que trop d’écologistes politiques l’oublient ou plutôt l’occulte par mimétisme d’une classe politique veule, archaïque, incapable d’assumer le débat, la saine et vigoureuse confrontation des convictions.
A force d’être tiède, le débat politique démocratique devient froid et la démocratie s’étiole gravement.
Quelles sont les différences entre démocrates et républicains aux USA ?
Et en Europe, qu’est-ce qui oppose les chrétiens-démocrates aux sociaux-démocrates ?
Je sais : les premiers vont encore à la messe alors queles seconds n’y vont plus !
Mais où sont les ruptures, les vrais choix, les grandes querelles qui seules valent : celles des idées ?
Ne soyons pas à l’image de ces politiciens, acteurs en représentation permanente, jouets de leurs conseillers en communication qui les invitent à ne déplaire à personne et à tout relativiser.
Le vrai et le faux, le bourreau et la victime, le bon et le mauvais doivent se diluer car les vérités dérangent et empêchent de somnoler en paix.
Faites taire le « conseiller en communication », débile qui murmure, à l’oreille d’un candidat écologiste, en me lisant : « les chasseurs sont des électeurs et peut-être s’en trouvera-t-il une centaine pour voter VERT » !
S’il m’advenait d’être candidat à une élection, j’inviterai les tortionnaires d’animaux, les tueurs jouissifs et les promoteurs de la « Révision générale des Politiques Publiques » à surtout ne pas voter pour moi.
Je perdrai ainsi un million d’ennemis de la terre ce qui me laisserait tout de même quarante millions d’électeurs évolués et, en prime, la conscience sereine !
Moralité :
Pour faire gagner une idée, il faut d’abord l’assumer clairement.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES vivants et des equilibres naturels.