Amiante, glyphosate et autres molécules chimiques

La nature et les êtres vivants apparurent dans un contexte environnemental exempt de la chimie qui, depuis le 20ème siècle, envahit tous les milieux et les organismes.
Insecticides, herbicides, fongicides, ralentisseurs de flammes, détergents, sulfides, métaux lourds, mercure polluent la planète dans les régions les pus
éloignées des centres de productions de ces substances.
Tous les aliments présentent des traces de molécules phytosanitaires et périodiquement des scientifiques et les gazettes s’émeuvent devant les analyses sanguines révélant les contaminations.
Ne nous y trompons pas, le cancer est aussi vieux que le monde et on en trouva sur les momies égyptiennes, bien avant l’ère industrielle.
Les pollutions des sols, des eaux, de l’air et des aliments n’inventèrent pas la mort qui frappait les hommes du passé bénéficiant d’un régime super-bio.
La science, la chimie, les connaissances, loin d’être malfaisantes, peuvent servir le bien commun et combattre la souffrance, les maladies et prolonger l’espace d’une vie dans de meilleures conditions.
Tout dépend de l’usage que la société fait de sa maîtrise sur le monde.
Science et conscience doivent marcher au même pas et dans la même direction, celle d’un mieux être, d’un mieux vivre.
Pour l’heure, des intérêts sordides détournent la technique en la mettant aux ordres du monde nuisible de l’argent.
Le bain de molécules issues de l’industrie chimique dans lequel nous évoluons n’est pas la cause de tous nos maux et de la chute finale de tout être. Les fléaux préexistaient au développement technologique.
Mais cette évidence ne saurait justifier l’imposture des firmes du poison qui, pour faire du profit, dissimulent la nocivité de leurs productions, du tabac aux alcools, de l’amiante au glyphosate, des néonicotinoïdes au médiator.
Pour le profit, le système aseptise la nature, extermine les formes de vies, compromet les progrès de l’hygiène et de la médecine en menaçant la santé des populations.
Les firmes trouvent même de pseudo-experts pour nier, hier, les dangers du tabagisme passif et aujourd’hui, du caractère cancérogène de l’herbicide phare de MONSANTO.
Le gouvernement français affiche qu’il opinera, à BRUXELLES, pour que l’Europe ne renouvelle pas l’autorisation d’utilisation en agriculture du glyphosate, en espérant sans doute qu’il se trouvera une majorité contraire.
En France, l’interdiction de cet herbicide est différée et le syndicat FNSEA de l’agrochimie milite pour le maintien de tous les biocides, du moins jusqu’à ce qu’un produit ait trouvé un substitut qui, à terme, s’avèrera aussi toxique que celui qu’il remplace.
Car tout poison est un poison.
Pour l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments, EFSA, le glyphosate ne posait aucun problème de santé publique. Elle se fondait sur des études émanant de la firme. Le CIRC, organisme international de recherche contre le cancer classe en revanche l’herbicide cancérogène probable.
Par-delà ces polémiques scientifiques, un défi fondamental apparaît : pour le dieu profit, l’humain doit-il asservir le vivant ?
La terre doit-elle devenir un terrain d’exploitation frénétique offert à l’appétit insatiable des spéculateurs ?
Il est en effet probable que les molécules toxiques pour les végétaux et neurotoxiques pour les insectes le soient pour tout organisme vivant, surtout par effets cumulatifs et croisés des innombrables molécules absorbées.
Si les maladies infectieuses paraissent en grande partie maîtrisées, il faut constater une préoccupante augmentation de certains troubles neurologiques dans la population. Ainsi, selon une étude, en 1966, 4,5 enfants sur dix mille présentaient un trouble du spectre autistique, ils seraient aujourd’hui 147 sur dix mille.
Que penser de l’explosion des toxicomanies et de la baisse du quotient Intellectuel moyen observée aux USA ?
Une autre étude Allemande, indique qu'en trente ans, 80% des insectes ont disparu.
Mais avant tout, face aux pesticides, aux perturbateurs endocriniens, mon objection sera éthique en ce que, lorsque le profit dicte sa loi, la vie recule.
Pour accroître sans fin les rendements de tout, homo economicus expulse la vie.
Il n’y a pas que les poètes pour déplorer que les coquelicots et les bleuets n’enchantent plus les champs de blé. Le sage et l’hédoniste altruiste qui sont les mêmes regretteront que le rendement devienne l’obsession d’une société abîmée.
L’oligarque, premier de cordée, actionnaire des firmes, personnage avide d’argent gagné au détriment de tout, n’a rien à faire de la nature, de la qualité de la vie de ses semblables, de leur santé, de leur travail et de leur vie.
Le profit d’abord est son dogme.
A quand, le procès de NUREMBERG de ces criminels contre la vie ?


Gérard CHAROLLOIS

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