En janvier 2012, dans la campagne Française, un enfant de 12 ans meurt d’une balle dans la tempe, victime de « l’art de vivre » des tueurs agréés.
Les médias formatés et sous contrôle ignorent le fait divers tant il est évident que la chasse tue.
Elle tue, chaque année, trente millions d’animaux, êtres sensibles, et, chaque semaine, un bipède.
Certes, le loisir de mort partage cette générosité macabre avec la circulation automobile et il y a bien longtemps que la mort d’une innocente victime sur la route ne fait plus la une des journaux télévisés.
Toutefois, imaginons un instant que l’enfant de 12 ans ait trépassé non pas d’un tir de guerrier du dimanche, mais de morsures de chiens.
Immédiatement, les trompettes de l’information retentiraient sur les ondes et les pouvoirs publics seraient sommés de sévir contre la gente canine.
Mieux encore : Imaginons, fait qui n’est jamais advenu, que ce malheureux enfant ait été tué par un ours pyrénéen !
Quelle merveilleuse aubaine, pour tous les petits GOEBELS de l’anti-nature !
Le vacarme médiatique serait assourdissant et tous les amateurs de sang frétilleraient du fusil pour abattre toutes ces sales bêtes féroces.
L’humain est ainsi mal fait du côté de la conscience qu’il cache sous le tapis le sang qui coule dans le mauvais sens et exhibe les victimes qu’il entend instrumentaliser.
Il en fut toujours ainsi dans les guerres où il convient de châtier les méchants qui assassinent et de taire les exactions, les massacres perpétrés par ceux qui sont du bon côté.
En France, la chasse fait peur.
Un million de négationnistes des droits du vivant terrorisent les élus, les faiseurs d’opinion et même trop de prétendus écologistes timorés.
Il va de soi que dans une société pluraliste, fondée sur la liberté de conscience et de mode de vie des citoyens, le dialogue, la concertation, le débat des intérêts et des valeurs antagonistes s’imposent.
Dès lors, entre la minorité cynégétique et ceux qui respectent la vie animale et la nature, ce dialogue, cette concertation, ce débat devraient avoir lieu.
Or, ce jeu démocratique normal est ici impossible.
Un lobby autoritaire, obsédé par la conservation et l’acquisition incessante de privilèges exorbitants du droit commun, exigeant non pas une reconnaissance de ses droits mais la négation des droits et libertés des autres composantes de la société, dicte sa loi à un Etat soumis.
Face à cette aberration, à la négation des droits et des principes fondamentaux de la démocratie, il faut combattre cette féodalité et refuser toute concertation, tout dialogue aussi longtemps que les règles du pluralisme ne seront pas respectées.
Contre une dictature de fait, une seule attitude conforme à la dignité vaut : la Résistance.
L’actuel monarque électif, par ailleurs en collusion avec les forces d’argent, sert docilement les intérêts de ce lobby, espérant en retour les voix des génocideurs d’anatidés, marquant ainsi son mépris pour le peuple qu’il confond avec cette minorité rétrograde.
Recevant une délégation de dirigeants de la chasse, le 30 janvier, il déchoit plus bas encore en proposant une imposture grossière.
Puisque le Conseil d’Etat, par arrêt du 23 décembre 2011, censura une fois de plus les tirs d’oies au-delà du 31 janvier, il suggère d’inventer la chasse « scientifique » jusqu’au 10 février.
Un jour, unanimement, des hommes se demanderont comment leurs ancêtres ont pu être assez cruels et stupides pour jouir d’un art de tuer.
Tuer : des canards, des oies, des chevreuils et des enfants de 12 ans.
Oui, un jour viendra où l’humain hominisé respectera la vie, mais ce jour-là enfin, les démocrates auront chassé du Pouvoir suprême le monarque méprisant.
Gérard CHAROLLOIS