Ce qui persiste d’une classe ouvrière, naguère, puissante et redoutée, aujourd’hui, décimée par l’atomisation de la société contemporaine, bouge encore, mène ses derniers combats, tente d’endiguer le flot des « réformes » qui ne sont que des régressions, en appelle à la grève, aux blocages de raffineries de pétrole. Sans analyse de fond, la presse répète inlassablement les « éléments de langage », souhaités par les financeurs des médias, sur les thèmes : « les grévistes, privilégiés, cramponnés à leurs avantages acquis et corporatistes, prennent les braves gens en otages et refusent la modernité, donc la flexibilité ».
Jamais, ladite presse n'évoquera les pressions omnipotentes des propriétaires des autoroutes, des parkings, de l’agroalimentaire, de l’énergie pour accroître sans cesse « leurs privilèges ».
Un salarié d’une entreprise publique ou de l’administration territoriale jouit, en effet de l’immense privilège de percevoir 1500 EUROS PAR MOIS.
Il y a bien longtemps qu’en dehors de France, ailleurs en Occident, de telles révoltes « prolétariennes » ont disparu et un milliardaire Américain lucide, désabusé et peut-être culpabilisé, énonça : « la lutte des classes est terminée. Nous l’avons gagnée ».
Alors, inexorablement, les écarts sociaux s’aggravent et deviennent caricaturaux, les effectifs des services publics se réduisent, les salaires diminuent et les profits augmentent, l’âge de la retraite s’élève et la flexibilité, l’adaptabilité, donc le stress social, sévissent.
Madame THATCHER, inspiratrice avec le président REAGAN, de la révolution libérale illustra avec éclat, ce néo-fascisme, en proclamant : « There is no alternative ».
Vous n’avez pas le choix.
La secte des adorateurs du Marché, de la firme privée, de la concurrence et du profit règne sur la planète entière et pour très longtemps.
Elle correspond merveilleusement à une tare naturelle de l’animal humain : la cupidité.
Elle cultive ce vice dont l’emprise sur les individus assura son succès planétaire.
Mais le système économique mondialisé comporte deux facteurs létaux.
D’une part, il ne bénéficie qu’à une infime minorité d’humains, ceux appartenant à la très petite caste des oligarques.
D’autre part, il détruit la vie sur terre, car repose sur l’exploitation exacerbée de l’espace, des ressources, des espèces.
Les firmes se parent de vertu, peignent en vert leurs exactions, affirment leur ralliement à l’écologie, mais, en pratique, polluent, détruisent les sites, trichent avec les réglementation, dès lors que leur unique loi s’appelle : le profit.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’une enquête journalistique, malgré la propagande, ne révèle un scandale, une escroquerie, des abus, des falsifications, fraudes et malhonnêtetés. Les commentateurs n’expliquent pas que l’abus, la combine, le pillage, l’exploitation constituent le socle du système « libéral ».
La société humaine confine, désormais, à une jungle dans laquelle une infime poignée de privilégiés volent les citoyens et les dupent par la désinformation.
La nature est massacrée, des forêts du Brésil à celle boréal du Canada, les sols sont empoisonnés, les animaux torturés dans des usines à viande, à lait ou à œufs, les employés subissent une injonction de performance.
Ici et maintenant, de pseudo-socialistes insultent leurs électeurs en faisant la politique de la finance et en offrant à l’un des plus puissants oligarques du pays, son aéroport de NOTRE DAME DES LANDES.
Dans un an, ces mauvais dirigeants seront balayés et laisseront la place à pire qu’eux, sans que le peuple ait mesuré la supercherie.
Il est vrai que la guerre contre l’islamo-fascisme offrira un prodigieux fumigène et les braves gens croiront voter pour l’ordre en votant pour les firmes et leur loi qui tue.
Gérard CHAROLLOIS