La viande : un cancérogène ? Pour la conscience ?

Les goûts alimentaires, les cultures culinaires, les habitudes familiales et sociales ne peuvent que susciter tolérance et compréhension.

L’humain, animal omnivore, consomma fréquemment, dans son histoire, d’autres animaux, sans que cela soit une constante, ni une obligation biologique.

Présentement, sur la planète, la consommation de viande va croissant, du fait des pays sous-développés dont l’accession aux aliments carnés symbolise une sortie de la pauvreté, alors, qu’inversement, dans les pays développés apparaît un végétarisme militant, au nom de la santé et du respect des animaux.

La section cancérologique de l’Organisation Mondiale de la Santé publie une étude, (synthèse de huit cents études) révélant que charcuteries et viandes rouges favorisent l’apparition de cancers du côlon et de l’estomac.

Nous le savions déjà, mais cette publication, par un organisme dont nul ne conteste le sérieux, suscite une annonce dans la presse et lance un débat très révélateur de l’état de notre société.

Vous entendrez les grincheux énoncer : « Après le tabac, l’alcool, les hygiénistes veulent nous empêcher de manger de la viande. Laissez-nous fumer, boire et nous intoxiquer, puisque de toute façon nous devrons mourir ».

Ce raisonnement de « beauf », fier de l’être, oublie, tout simplement, que les scientifiques n’interdisent rien, n’édictent pas de normes.

Dès lors qu’ils ne mettent pas la vie des autres en danger, les « beaufs » peuvent consommer de la poudre à cancer, de l’alcool et autres toxiques, autant qu’ils le veulent.

Les scientifiques étudient, observent, dénombrent puis informent.

Libre, à chacun de faire ce qu’il veut de cette information objective et toujours perfectible, puisque la science est doute, à l’opposé de la croyance qui est certitude révélée.

Chacun de nous construit sa vie selon ses connaissances et sa nature.

Liberté à chacun de tenir la main de la maladie, de la souffrance et de la mort ou, inversement, de tenter de lutter contre ces ennemies implacables.

Mais, avec la viande, les lobbies et les « beaufs » se surpassent, en ricanant, dans certains médias, où ils proclament qu’ils mangeront toujours davantage de foie gras et autres charcuteries et quartiers de vaches.

Si je conçois et respecte tous les modes d’alimentations, je m’étonnerai toujours de la capacité de l’humain  à nier la souffrance d’autrui.

Lorsque, dans les peuplades primitives, l’homme tuait un animal, il lui rendait hommage, le remerciait de donner sa chair et ne confondait pas sa victime avec une chose.

L’homme moderne consomme des animaux élevés et tués dans des conditions cruelles parce que l’élevage et l’abattoir doivent être, à l’image de toute chose, rentables.

Engraisser et abattre vite, à la chaîne, industriellement, en célébration de la société du profit et de l’exploitation, représentent les modes d’obtention de la viande, ici et maintenant.

Aussi, si je respecte les choix de chacun en matière alimentaire, je condamne cette indifférence coupable envers les moyens employés pour obtenir cette viande qui cancérise les viscères et qui, bien avant, devrait cancériser les consciences.

Les fermes des mille vaches, mille veaux, mille porcs, dix mille poulets, les abattages superstitieux qui veulent que l’animal souffre pour apaiser les dieux et leur offrir des sacrifices, relèvent d’une barbarie déshonorante pour l’espèce qui s’imagine supérieure.

Pour ma part, à l’instar de Marguerite YOURCENAR « J’ai du mal à digérer une agonie ».

Allons, les rires gras, les éructations satisfaites des contempteurs de la « cause animale » prouvent que l’homme possède davantage d’intestins et d’estomacs que de conscience.

Mais, nous le savions, puisque les guerres de religions en expansion, la chasse, la tauromachie, le libéralisme économique illustrent, chaque jour, la carence de trop de nos contemporains, pauvres en raison et en compassion.

 

Gérard CHAROLLOIS

Commentaires  
# couloudou françoise 03-11-2015 16:07
Bravo pour ce superbe article! Tout doit être rentable justifiant la course à la surproduction, à la consommation
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