Contre la chasse.

Depuis trente ans, je mène le combat contre la chasse, mort loisir, en ce pays où un lobby tout puissant, ultra-minoritaire, hermétique à toute évolution, habitué à recevoir les respectueux hommages de la classe politique et inspirant une prudente pusillanimité aux écologistes, fait sa loi.

Je ne dénoncerai pas les abus de la chasse puisque je considère que la chasse est un abus, abus de mépris de l’animal tué et de l’humain rabaissé à n’être qu’un tueur.
Je n’appelle pas à réformer la chasse mais à l’abolir.
Je ne concéderai rien à cette lâcheté commune faisant radoter que ce loisir est similaire à tous les autres.
Inquiétants ces hommes qui font de l’acte de tuer une plaisante banalité !


J’énonce qu’à l’évidence le chasseur traque, terrorise, fusille, blesse, mutile, piège par jeu, pour s’amuser, se distraire et sans la moindre nécessité vitale.

Qui pourrait affirmer, en lumière des données de la science, que l’animal n’est qu’une chose, une machine, un objet dépourvu de sensibilité ?
A notre instar, l’animal, fut-il non-humain, possède un système nerveux élaboré, une moelle épinière dans le canal rachidien, un tronc cérébral, un cortex.
L’animal fuit la douleur, appréhende la mort d’où sa réaction adaptée face à ce qui le menace et pourrait le détruire.
Parce qu’il est sensible, l’éthique conduit à condamner tout acte de violence et de cruauté envers lui.
Or, les balles et les plombs déchirent les chairs, broient les os, perforent les organes et génèrent souffrance et effroi chez les mammifères et oiseaux victimes d’un stand de tir cruel et débile.

Notre époque est de transition dans tous les domaines et en particulier quant au rapport à l’animal.
Par ignorance et conditionnement, les humains ont longtemps rangé les bêtes parmi les choses, simples moyens de profits ou d’amusements pour les hommes.
Désormais, l’immense majorité de nos contemporains abandonne cette vision fausse et dégradante des êtres sensibles non-humains.
Deux activités perdurent en ce pays constituant des négations de cette éthique animale : la chasse et la torture tauromachique.
Certes, bien d’autres agressions intolérables perdurent dans nos sociétés cupides, tels que l’élevage concentrationnaire, la vivisection, les abattages rituels et même les abattages « ordinaires ».
Une différence existe toutefois entre ces pratiques parfaitement condamnables et la chasse, la tauromachie.
Ces deux activités sont purement ludiques, récréationnelles, sans utilité sociale alléguée.
Bien sûr, des lobbies tentent bien de justifier par d’autres impératifs que le jeu, ces massacres et tortures.
Leurs propagandes sont dérisoires pour qui veut bien les examiner objectivement.

Ainsi, le lobby chasse énoncera que sans la chasse les animaux prolifèreraient, menaceraient les récoltes, envahiraient l’espace y compris urbain, les sangliers et même les renards venant attaquer les personnes jusqu’aux portes des maisons.
Le propagandiste de la chasse a parfaitement assimilé la leçon qui veut que plus un mensonge est énorme, plus il a de chance d’être admis par une opinion non avertie et soumise au bourrage de crâne.

D’ailleurs, quelques lignes plus loin, le même propagandiste de la mort loisir, pas gêné, expliquera que sans le chasseur qui entretient les espèces et les espaces naturels et veille au peuplement de la faune, il n’y aurait plus d’animmaux sauvages !
Bref, sans la chasse, il y aurait trop d’animaux, à moins qu’il n’y en ait plus !
En vérité, partons d’un fait :
Durant des millions d’années, la nature s’est fort bien passée de l’homme, son prétendu gestionnaire.
Les pays, les régions, les réserves qui ont l’immense bonheur d’ignorer la chasse présentent une faune équilibrée, diversifiée et observable par tous.
Les quelques espèces animales posant très localement des problèmes à l’agriculture, moins de quatre sur 90 espèces soumises à la chasse, notamment le sanglier, représentent le cheptel du chasseur Français.
Je propose une expérience :
Pour stopper les dégâts générés par les sangliers artificialisés:
n’augmentez plus sans cesse la durée d’ouverture de la chasse mais inversement fermez-la.
Faites le bilan dans quelques années.

Avec sa chasse, disparaîtra l’intérêt qu’offre le cochonglier pour le fusillots.

Pour deux ou trois espèces bien présentes car élevées en milieu ouvert pour satisfaire les amateurs de massacres, il y a des dizaines d’espèces victimes, en voie de quasi-disparition.
Si le sanglier abonde, le tétras s’éteint sans que les gachette ne consentent à l’épargner.

Les arguments de conservation des espèces m’aparaissent cependant bien secondaires au regard de l’essentiel :
A la chasse, l’homme s’avilit à tuer pour le plaisir.
La condamnation de la chasse est d’ordre éthique et non technique.
Irait-on disserter sur les incidences positives ou négatives de l’esclavage, de la torture, du génocide ?
Pendant des siècles, des hommes mauvais refusaient à leurs semblables le respect et les droits au nom de discriminations infondées.

Aujourd’hui, des hommes mauvais perdurent à refuser à l’animal, être sensible, le droit de ne pas être « gibier ».

Et puis, en ce pays, la chasse exerce une dictature de fait via une classe politique soumise et une presse de censure.

Le gouvernement conservateur en place édicta, par un remarquable décret de juin 2010, une contravention à l’entrave de la chasse, faisant de ce loisir l’unique loisir au monde pénalement protégé ce qui en dit beaucoup, d’une part, sur la mainmise d’un lobby sur l’Etat, d’autre part, sur la fièvre obsidionale dont souffre ce lobby.
Tous les ans, les parlementaires pro-chasses offrent à leurs amis chasseurs des concessions nouvelles contre la nature.

Cela tient, ainsi que je l’ai expliqué dans mon livre (pour en finir avec la chasse), à une ordonnance PETAIN du 28 juin 1941 qui créa des structures corporatistes de la chasse.
Car, le nombre des adeptes de ce loisir n’explique nullement son poids sur le personnel politique.
Ce nombre n’est pas connu précisément car les établissements cynégétiques publient celui des permis de chasser validés et un chasseur peut posséder plusieurs permis.
Il est probable que la France compte un million de chasseurs, soit moins de 2% de sa population, nombre en constante diminution depuis trente ans, puisqu’il était alors de plus de deux millions.

Pour l’heure, la Bastille campe sur ses privilèges et peut ridiculiser le parlement.
Les gazettes ânonent la propagande et les lieux communs sans le moindre esprit critique et dans le strict silence de l’éthique animale.

La chute viendra et j’aimerais vivre suffisamment longtemps pour pouvoir célébrer la grande réconciliation de l’humain avec la nature, la fin de cette guerre sans honneur que des hommes livrent à des animaux sans défense, l’accession de notre société à ce plus haut degré de raffinement des mœurs qui exclura la cruauté ordinaire.
Alors, non à la réforme de la chasse. Oui, à son abolition et à la paix avec le vivant.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS

 

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