Communiqué de la Convention Vie et Nature du 24 Juin 2016
Partant de la simple constatation que l'action associative, malgré l'ardeur, le nombre de groupements et la compétence des animateurs ne permettait pas des avancées, j'ai examiné les causes de ce blocage institutionnel efficacement opéré par les lobbies (chasse, armuriers, éleveurs, FNSEA, secteur du BTP et de la chimie).
Malgré une prise de conscience de l'opinion publique et une évolution en profondeur des mentalités, le législateur et les gouvernements successifs français demeurent aux ordres de ces lobbies et sont sourds aux aspirations d'une fraction importante, peut-être majoritaire, du corps social.
C'est qu'en démocratie comme en tout autre régime, la force prime toujours. En démocratie, la force c'est le nombre des électeurs et la capacité des groupes de pression à mobiliser leurs partisans.
Ainsi, à titre d'exemple, les chasseurs peuvent prétendre faire élire une cinquantaine de députés, notamment en zone côtière.
Il nous faut constituer un anti-CPNT.
Mais, au même titre que le CPNT n'écrit pas à toutes les lignes qu'il est le parti des présidents de fédérations de chasseurs, il ne nous faut pas discréditer l'ampleur de la démarche en la cantonnant à la seule question animale.
Le tort des VERTS, leur unique tort d'ailleurs, est d'avoir oublié la cause animale.
Ce serait une autre erreur que de marteler obsessionnellement, sectairement, que nous ne sommes QUE des défenseurs des animaux.
Concrètement, les VERTS auraient dû, dans leur accord programmatique avec le PS, inscrire l'abolition de la corrida et autres progrès ponctuels.
Il était plus accessible d'obtenir ces avancées que de faire fermer les centrales nucléaires.
Mais, pour nos amis VERTS, la question animale apparaissait trop secondaire.
Nous devons en faire une question importante, mais non exclusive et ne pas s'obnubiler uniquement sur ce seul sujet.
Tout parti doit être global.
Pour en revenir à notre antipode, le CPNT, il défend la ruralité, les traditions, et non exclusivement la chasse.
Par ailleurs, pour exister, gagner, peser, constituer une force qui compte, il nous faut être compris par une société qui est ce qu'elle est.
Les associations peuvent demeurer dans la provocation, le choc pour étonner, éveiller les consciences.
Un parti, s'il veut agir, doit amener à lui de nombreux électeurs, être attractif, novateur, crédible.
Notre objectif est ambitieux et peut-être avons-nous tort d'avoir raison trop tôt.
Peut-être faudra-t-il encore bien des décennies, bien des échecs pour que la vaste nébuleuse écologiste, naturaliste, animaliste, comprenne qu'il faut s'unir, se rassembler par-delà les nuances, la diversité dont j'ai toujours dit qu'elle était richesse, pour peu qu'on sache se renforcer de cette diversité.
Ayons donc des objectifs concrets, susceptibles d'être atteints dans un délai raisonnable et en créant un rapport de forces politiques.
Nous n'allons pas changer le monde en quelques mois, ni avec 1% des Français.
Mais nous pouvons faire reculer la cruauté, la violence, la destruction des sites naturels, en séduisant 20% des Français.
Saurons-nous unir, rassembler, fédérer toutes ces richesses d'opinions et d'énergies?
Saurons-nous marier la crédibilité, le sérieux et la cohésion d'une force militante?
Si nous y parvenons, nous ferons avancer la cause du vivant.
si nous échouons, les lobbies chasse, FNSEA, BTP et autres pourront poursuivre leur anéantissement de la nature, leurs exactions contre des êtres sensibles.
Nous n'avons pas le droit d'échouer dans ce travail de rénovation de l'écologie politique, actuellement sinistrée.
Gérard CHAROLLOIS