Communiqué de la Convention Vie et Nature du 28 Juillet 2015
Confronté à la violence des éleveurs, désireux de les choyer parce qu’il les craint, le gouvernement, impuissant à surmonter les drames générés par la loi du Marché, sacrifie l’intérêt général.
Il propose d’alléger les contrôles et les contraintes pesant sur les éleveurs, d’exonérer de taxe foncière les installations de méthanisation, d’avantager financièrement les exploitants produisant de l’énergie et, comble de la démagogie méprisante et méprisable, de négocier avec les organes de la Convention de BERNE le « déclassement du loup ».
Ainsi, pour répondre aux exigences des éleveurs de porcs et des producteurs de lait, les personnages qui gouvernent ce pays entendent offrir le sacrifice d’une espèce protégée, honnie par les éléments les plus arriérés de la profession agricole.
Aucun rapport entre le cours du lait, de la viande bovine et le loup mais les pusillanimes masquent leur paralysie par une injure faite à la raison et à l’avenir.
Alors qu’il conviendrait de tenir un discours pédagogique, de réconcilier l’homme avec la nature, les ministres abandonnent le loup à ceux qui veulent l’exterminer.
Ce gouvernement condamne déjà, par arrêté du 30 juin, 36 loups à mort, au lieu des 24 condamnés l’année précédente.
Peut-être ne s’agit-il que d’un effet d’annonce destiné à flatter la frange la plus rétrograde des exploitants agricoles.
Il n’empêche que cette volonté de tuer des loups entretient, en ce pays, un climat malsain.
Une telle prise de position officielle encourage le braconnage, au même titre que l’impunité dont jouissent les agriculteurs lorsqu’ils commettent des infractions qui vaudrait à tout autre citoyen la comparution devant un tribunal correctionnel, amplifie les « coups de mains » d’une profession au-dessus des lois.
L’écologie politique doit s’émanciper d’un pouvoir incapable d’assumer le grand défi : sauver la biodiversité.
Gérard CHAROLLOIS