Source Sud-Ouest - Olivier Bonnefon.
Le tribunal a condamné ce vendredi, un chasseur d'ortolans à 45 jours de prison avec sursis et 900 euros d'amende. En septembre, ce dernier avait gazé un activiste venu traquer des matoles avec ses complices, sur un terrain privé
Un chasseur d'ortolans a été condamné à 45 jours de prison avec sursis et 900 euros d'amende, pour avoir gazé un activiste venu traquer des matoles avec ses complices, sur un terrain privé.
Les faits s'étaient déroulés le 1er septembre dernier à Lamothe, dans les Landes. Alors qu'ils étaient en train d'essayer de confondre des chasseurs de "petits oiseaux" (chasse à la matole) afin de les dénoncer auprès du procureur de la République, trois activistes de l'association internationale CABS (Commitee against bird slaughter) s'étaient fait surprendre par un sexagénaire. Ce chasseur, estimant que les militants le menaçaient et avaient violé sa propriété privée, avait aspergé de gaz lacrymogène l'un d'eux, un homme de nationalité allemande. Du coup, ce dernier avait porté plainte.
Le chasseur et sa victime se sont retrouvés ce vendredi au tribunal correctionnel de Dax, dans le cadre d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Le sexagénaire, défendu par maître Gil Serizier, a plaidé coupable, estimant qu'il avait été poussé dans ses retranchements et avait "dégoupillé" face aux provocations du CABS. D'autant que ce mouvement qui organise des "missions" dans les Landes en août et septembre, était déjà venu lui chercher des noises les années précédentes.
"Faire respecter l'arrêté de protection"
"Le CABS (Committee Against Bird Slaughter), qui a beaucoup oeuvré pour l'éradication des "chasses traditionnelles", notamment dans la pointe du Médoc, agit dans la légalité, afin de faire respecter l'arrêté de protection de divers passereaux, dont le bruant ortolan. Il n'est là que pour demander aux autorités françaises jugées trop laxistes, de faire leur travail et ne cherche nullement les violences", a expliqué son avocat, maître François Ruffié (qui est également le défenseur de la LPO et de la Sepanso).
Poussé à bout
A l'inverse, maître Gil Serizier, qui défendait le chasseur impulsif, estime que ce dernier a été poussé à bout par des provocations et l'intrusion des activistes sur sa propriété privée. "Je considère à titre personnel que les associations type CABS n'ont pas à se substituer au ministère public et aux autorités."
Le sexagénaire a été condamné à 45 jours d'emprisonnement avec sursis, une peine assez sévère qui correspond aux réquisitions du parquet. Il devra verser par ailleurs 400 euros de dommages et intérêts à la victime et 500 euros à l'avocat, et s'acquitter d'une amende.