La reproduction des amphibiens au Nord-Ouest de Montpellier

 

Pélodyte ponctué

 


Christian LEBRAUD, adhérent de la CVN et  fervent observateur de la nature  nous fait partager sa passion mais aussi son inquiétude pour les amphibiens ...


Tous les amphibiens sont protégés par l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007.
Malgré cette protection ils sont de plus en plus menacés : urbanisme, pesticides, introductions d’espèces exotiques … Ils ont absolument besoin de mares, de ruisseaux pour se reproduire.
Or cinquante pour cent des mares ont disparu en cinquante ans. Celles-ci ont une fonction écologique capitale ; ce sont des micro zones humides qui abritent amphibiens, libellules, insectes aquatiques et de nombreux animaux viennent s’y abreuver.
Cet article est une synthèse de données obtenues lors des sorties diurnes et nocturnes (écoutes et observations) sur vingt huit mares depuis 1997.    
Ces points d’eau sont situés sur sept communes faisant partie du bassin versant de la rivière Mosson.
Le but essentiel est de savoir que les dates et le nombre de pontes peuvent varier d’une année à l’autre ainsi que d’une espèce à l’autre.
Chaque espèce se reconnait à son chant et à sa ponte.
Mais les chants ne signifient pas obligatoirement qu’il y a reproduction ; j’ai entendu de nombreuses fois des Pélodytes, des Rainettes chanter dans des fossés avec quelques centimètres d’eau et à sec quelques jours après. De même durant la nuit du 17 au 18 juin 2008 il pleuvait, un crapaud calamite chantait à terre dans une vigne à plusieurs centaines de mètres du ruisseau Coulazou.
Les amphibiens comprennent les Urodèles (Triton, salamandre) et les Anoures (crapaud, pélodyte, rainette, grenouille). Je ne parlerai que des Anoures car les Urodèles ne chantent pas et passent facilement inaperçus.
Le crapaud commun (Bufo bufo), paie un lourd tribut à la circulation automobile lors des migrations pour la reproduction.
Il ne réalise qu’un seule ponte par an. C’est l’amphibien le plus précoce.
Ainsi pour fêter le passage de l’année 2008 à l’année 2009, nous sommes allés mon épouse et moi-même (ils sont fous ces naturalistes !) observer à 0h précise une mare où nous avons été accueillis par quatre adultes dans l’eau.
Dans la même mare, durant la nuit du 17 au 18 janvier 2009 se trouvaient des pontes ainsi que des adultes.
Habituellement les pontes débutent mi-février ou début mars selon la météo.
Très tôt le Crapaud Calamite (bufo Calamita) peut commencer à chanter et à migrer, tel le 18 février 2010, mais plus généralement à partir de début mars.
Selon la météo, il peut y avoir jusqu’à 3 pontes dans l’année.
Ainsi j’ai constaté les premières pontes dans la nuit du 6 au 7 mars 2002.
S’il y a des orages en juin, nous pouvons observer des pontes et classiquement il y a une troisième ponte en août (29 août 2012). J’ai pu entendre son chant très caractéristique jusqu’au 12 septembre 2005 et observer des têtards minuscules.
Le pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) a une période de reproduction très étalée dans le temps souvent à partir de mi-janvier jusqu’à début mai.
L’activité est quasi inexistante en juin, juillet et août. Cependant lorsque les orages de fin août arrivent, la reproduction recommence ; j’ai constaté des pontes déposées jusqu’au 2 novembre 2011.  Les chants ont été entendus dans l’eau jusqu’au 23 novembre 2011 toutes les nuits et parfois le jour.
Les têtards issus de ces pontes automnales passent l’hiver sans problème et se métamorphosent  au bout de six mois.
L’hiver 2012-2013 ayant été particulièrement doux jusqu'à  jour (10 janvier 2013),  j’ai observé des têtards de jour comme de nuit quotidiennement.
Le 8 décembre 2012, la mare était entièrement gelée ; le 14 décembre 2012 la mare était dégelé et les têtards étaient bien vivants et actifs.
Enfin le 9 janvier 2013 la mare est à nouveau gelée,  la glace peu épaisse permet d’observer les têtards bien actifs sous la glace.
Le Pélobate Cultripède (Pelobates cultripes) est l’amphibien le moins fréquent sur la zone concernée ; son chant ne laisse aucun doute : on dirait le caquètement d’une poule.
J’ai constaté sa reproduction aussi bien dans les mares temporaires que permanentes. Les premières pontes ont lieu à partir de février - début mars et parfois ont été constatées fin août et septembre.
Bonnes prospections et observations.

CL.

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