par Jean Michel GUERRIER - Administrateur de la CVN.
Le temps de la chasse n'est pas sitôt achevé que celui de la pêche prend le relais. Ainsi, il n'y a jamais de trêve pour les animaux dans leur ensemble. C'est à juste titre que sont défendues les victimes de la chasse, traquées de manières multiples, allant des plus primitives aux plus sophistiquées. Mais les habitants de l'eau font plus rarement l'objet de l'empathie des humains. C'est dommage... et injuste !
Peut-être est-ce parce-qu'il s'agit du monde du silence ? Les poissons, crustacés, mollusques, auxquels on peut associer batraciens et reptiles, sont (pour la plupart) encore moins audibles que leurs homologues terrestres, même lorsqu'ils se font mutiler ou massacrer. Alors, leur malheur passe inaperçu. Et la pêche individuelle, associée à une certaine langueur, passerait même pour empreinte de bonhomie... Sa légitimité est trop rarement mise en cause.
Pourtant, l'intelligence des habitants de l'eau est reconnue, non seulement pour les dauphins, céphalopodes, etc., mais pour les autres espèces aussi. Les poissons et autres observent et reconnaissent leur environnement. Ils sont même dotés d'une sensibilité extrême à toute variation de leur milieu, et au simple toucher. C'est en raison de cette sensibilité que nous devrions venir à leur secours. Leur capacité à souffrir est certaine (voir ce lien). Pourtant, leur souffrance n'est guère prise en compte, non seulement pour leur épargner la mort, mais non plus dans les modalités de celle-ci. Pêchés, mal traités, cuisinés ou préparés à vif, leurs souffrances sont particulièrement atroces (voir ce lien).
Il n'y a pas de raison de discriminer entre animaux terrestres et aquatiques. Les parallèles entre la chasse et la pêche sautent aux yeux : les chasseurs tuent les animaux sauvages, puis en élèvent de nouveaux, dans le seul but de les lâcher pour pouvoir les tuer, par amusement. De même, les rivières s'étant dépeuplées, les pêcheurs lâchent des poissons d'élevage pour pouvoir les pêcher, par amusement !
Pêche et chasse sont les activités cruelles et dommageables les moins nécessaires, mais le parallèle dans la maltraitance animale entre animaux terrestres et aquatiques peut s'étendre aux formes industrialisées de production (élevages concentrationnaires, en batteries, d'ovins, bovins, lapins, poules, cochons et autres ; surpêche et raclage des fonds marins par des navires-usines jusqu'à l'épuisement des espèces ; fermes aquatiques aux mêmes conditions concentrationnaires ; nourrissage aux farines animales...)
La destruction des milieux naturels (patrimoine universel) concerne le milieu aquatique aussi bien que le milieu terrestre.
Alors, les défenseurs des animaux ne devraient-ils pas s'émouvoir davantage du sort réservé aux poissons, crustacés, mollusques, batraciens, reptiles et autres amis de l'eau, qui tous sont traités avec une cruauté extrême ? Les associations de protection animale ne devraient-elles pas inclure davantage ces animaux dans leurs efforts de sensibilisation ?
Et les "végétariens" ne devraient-ils pas tous être persuadés que les poissons sont bien des êtres vivants, comme eux, et que, donc, ils ne font en aucun cas partie de leurs menus... ?!!
Le végétarisme/véganisme, ne reste-t-il pas la meilleure base pour un mode de vie sain et respectueux de tous les êtres vivants ?
JMG.