Source : Sud-Ouest.
Mourenx (Pyrénées atlantiques) : Accusé de piéger des rossignols du Japon, il assure se livrer à la cueillette de champignons
Treize pièges à oiseaux ont été retrouvés lors d'une perquisition à son domicile. Devant la cour d'appel de Pau, le quinquagénaire a expliqué qu'il les récupérait dans les bois.
Rossignol du Japon
L'avocat général de la cour d'appel Dominique Boiron a requis ce jeudi matin deux amendes contraventionnelles de 700 euros contre un quinquagénaire habitant Mourenx. Il comparaissait devant la cour d'appel pour la détention de matoles et la chasse de Rossignols du Japon à l'aide de cette cage haute d'une douzaine de centimètres.
Lors d'une perquisition menée chez lui en juin 2010, 13 matoles avaient été retrouvées, dont l'une en action. Le prévenu s'est défendu de chasser en assurant qu'il récupérait "ces déchets" au gré de ses nombreuses balades dans les bois environnant Mourenx. Quant à celle utilisée, il s'est justifié en indiquant qu'il "s'agissait d'une cage de rattrapage" destinée "à piéger des oiseaux échappés de sa volière à cause de trous dus aux chats, souris et rats".
- "Vos volières sont pleines de trous" ! s'est gaussé la présidente Danièle Ivancich
Son avocat Me Thierry Sagardoytho (NDLB : Encore lui !) a ironisé en glissant qu'on pouvait s'en procurer légalement pour "29,90 euros" dans un magasin tout proche.
Le prévenu n'a pas manqué de mordant ce jeudi matin devant la cour d'appel quand la présidente a relaté la filature dont il a fait l'objet de la part des garde-chasses de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, en janvier 2010, dans un bois de Lagor. "Vous êtes partis durant huit minutes. Les agents ont ensuite constaté que les empreintes de vos pas menaient à trois matoles tendues et contenant des graines", a raconté la présidente.
L'avocat général pas convaincu
"Je passe mon temps à me promener, je suis toujours dans les bois !" s'est défendu le prévenu."Ce jour là, je cherchais des champignons ou des bestioles pour les animaux".
"En huit minutes chrono ?" s'est exclamé la présidente.
"Je suis parti certainement un peu plus loin" a rétorqué le prévenu.
"Pour chercher des cèpes ou des girolles après une vague de froid ?" l'a asticoté la présidente.
"C'était des pieds de mouton" a répondu du tac au tac celui qui se définit comme "un amoureux de la nature".
Il n'a pas convaincu l'avocat général qui a dit "ne pas avoir affaire avec un bricoleur". Il s'est lui aussi montré grinçant en faisant part de sa surprise en découvrant la passion du prévenu pour les vieux pièges à oiseaux, au point de les collectionner dans son jardin. "C'est un instrument ornemental que je connaissais pas !"
Le tribunal de police l'avait condamné en première instance en septembre à payer deux contraventions de 250 euros chacune et à verser 500 euros de dommages et intérêts à la LPO (Ligue de protection des oiseaux) et à la Fédération départementale des chasseurs.
Déjà en juin 2012, l'homme avait comparu devant le tribunal correctionnel de Pau pour des faits similaires.
Le délibéré de la cour d'appel sera rendu le 14 février.