Communiqué de la FRAPNA :
JUSQU’A QUAND ALLONS-NOUS PIETINER LA BIODIVERSITE ?
A la quasi unanimité, le Conseil d’Administration du Parc National des Cévennes a voté pour l’exclusion du loup ! Sous prétexte de préserver l’agropastoralisme,
il demande une révision de la législation nationale afin d’autoriser les tirs dans la zone cœur et d’exclure définitivement le loup du Parc National. Pour
la FRAPNA, il s'agit d'une décision scandaleuse qui condamne des politiques environnementales déjà difficiles à mettre en place.
L’État a confié la gestion de l'intérêt général de la Nation à des élus locaux incapables de résister aux représentants des intérêts particuliers qui rêvent
de transformer les Parcs Nationaux en Parcs Régionaux. Le but est à peine caché : lever toute contrainte pour développer des activités économiques (ski,
chasse, immobilier, spéculation foncière…).
Personne ne le nie, le loup est un perturbateur pour les éleveurs qui se voient contraints de modifier leurs habitudes de gardiennage des troupeaux mais
ne nous trompons pas de cible : les principales difficultés de leur filière relèvent de la mondialisation des flux de viande et non pas du loup. La création
d'un label de qualité en valorisant les productions du Parc National des Cévennes permettrait de développer le métier de berger et de créer de l'emploi
dans une région qui en manque. La présence du loup serait le symbole fort du patrimoine agropastoral du Parc.
Pour Raymond FAURE, Président de la FRAPNA Loire et membre du CNPN (Conseil National de Protection de la Nature), « si le loup n'est plus menacé à l'échelle
européenne et que la France s'en est passé pendant ces 80 dernières années, son retour est néanmoins indispensable. D'abord comme indicateur biologique
d'un écosystème reconstitué mais aussi comme marqueur du niveau de notre "culture écologique" ». Avec l'acceptation de quelques loups et le changement
de paradigme qui en résultera, les plans biodiversité, SCAP (Stratégie de Création d’Aires Protégées), plans de restauration et autres Trames Vertes et
Bleues auront peut-être des chances de ne pas rester de simples incantations.
L’État doit prendre ses responsabilités. La Loi GIRAN qui donne aujourd’hui la majorité aux élus locaux dans les Conseils d’Administration des Parcs Nationaux
doit être réécrite. Le scandale du Parc des Cévennes et les embrouillaminis du Parc de la Vanoise démontrent aujourd’hui combien cette loi de 2006 porte
en elle tous les ingrédients de la dérive des Parcs Nationaux. Le Ministère de l'Écologie doit dissoudre le Conseil d'Administration du Parc des Cévennes
qui confond le rôle d'administrateur de Parc National avec celui d'administrateur d'une zone rurale à vocation économique.
La protection de la nature dans les Parcs Nationaux est née en 1970, quand il a fallu se battre pour sauver l'intégrité de la Vanoise, premier Parc National
français. En 2012, c'est le Parc National des Cévennes qui est désormais menacé. Nous devons nous mobiliser d'urgence pour obtenir la renationalisation
des Parcs Nationaux français, à l'image de ceux de tous les pays du monde.
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faure.raymond@orange.fr