Madame, Monsieur,
Nous nous permettons de réagir suite à votre journal d’informations de 20 heures du lundi 21 avril.
Vous avez ouvert ce journal en évoquant les Pâques taurines de Mugron (commune du département des Landes), et plus précisément le rassemblement de militants dits « anti-taurins » (le terme « anti-torture » aurait été plus précis).
Avant même l’évocation de ce rassemblement militant, votre journaliste a indiqué qu’il était avant tout nécessaire de préciser que le spectacle proposé n’était pas une corrida mais une novillada.
Argument qui, couplé au ton rassurant utilisé pour énoncer cette information, devait à ses yeux soit garantir aux auditeurs que nous n’étions pas dans le cas d’une traditionnelle corrida avec torture et mise à mort, soit mettre en exergue l’excès de zèle des militants présents, soit les deux à la fois.
Volonté assumée du journaliste de masquer la vérité ou manque d’informations sur ce qu’est une novillada ?
Une novillada se distingue d’une corrida classique sur un seul point : l’âge de la victime. Si les taureaux suppliciés au sein d’une corrida sont âgés généralement de 4 à 5 ans, ceux sélectionnés pour une novillada ont entre un et 2 ans. Physiologiquement, ils sont donc plus proches du veau que du taureau adulte.
Pour le reste, il n’y a aucune différence : l’herbivore se verra enfoncer à travers le corps différents instruments métalliques (harpons, épées…) qui lui assureront une souffrance extrême avant d’être mis à mort par son bourreau.
Des corps donc moins développés, plus frêles, ce qui permet aux épées plantées dans l’échine de transpercer le corps de l’animal de part en part et de ressortir au niveau du bas-ventre.
C’est, en l’occurrence, ce qui s’est passé lors de la novillada qui s’est tenue à Alès en mai dernier.
Vous pouvez admirer sur la photo ci-dessous, prise par Jérôme Lescure, l’œuvre d’un « artiste » de cette novillada réalisée sur l’un des veaux sacrifiés :
Sans être un ardent défenseur de la cause animale, tout individu doté d’un minimum d’empathie et d’humanité ne peut rester insensible face à un tel acte de cruauté, qui plus est se déroulant dans un pays se réclamant moderne, exemplaire et civilisé. Pourtant, ce jour-là, les spectateurs continuèrent de déguster leurs chips et pop-corn dans l’hilarité générale, certains d’entre eux comparant la pauvre bête à un sapin de Noël dont les viscères feraient office de guirlandes.
En l’état, l’indignation eut donc été une réaction beaucoup plus appropriée que la tentative de relativisation réalisée sur votre antenne. En tant que militants pour le respect du bien-être de tous les représentants du monde vivant, vous comprendrez que nous attendons d’une radio de service public la plus grande objectivité et une indépendance totale vis-à-vis du monde politique et lobbyiste afin que la plus stricte réalité soit relatée sur ses ondes.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, nos respectueuses salutations.
David Joly -Vice-Président de La Convention Vie et Nature