Soyons clairs !
Ceux qui se réunissent dans ce nouveau groupe ne le font pas pour comprendre, compatir et se répandre sur le triste sort des agriculteurs, les excuser au nom d’un système dont ils seraient les « pôvres » victimes, mais tout au contraire pour les accuser d’un lourd manquement déontologique, pour les inculper d’innombrables fautes graves envers notre santé et celle de la planète.
C’est aussi le sens nouveau de mon livre pamphlétaire (L’agroterrorisme dans nos assiettes), sachant parfaitement que je m’expose à contre-courant du politiquement correct et des paluchages politico-mafieux du salon de l’agriculture.
Ces gens, notoirement connus pour leur brutalité envers les animaux qu’ils exploitent sans vergogne et envoient froidement à l’abattoir, ont de toute évidence toujours été en relations consanguines avec les abominables filières bouchères, semencières, pétrochimiques et agrochimiques. C’est cyniquement qu’ils nous balancent de la viande aux antibiotiques, des fruits et légumes pesticidés. Ils ont bel et bien pacté avec le Crédit agricole et choisi un mode cultural absolument brutal, délétère et militarisé (substances toxiques, équipement, engins lourds…). IL y a belle lurette que leur mode de travail correspond davantage à une logique de mort qu’à un harmonieux rapport avec l’humus et le Vivant !
Et si ce mauvais choix leur retombe sur la gueule, c’est bien fait pour leur pomme car ils étaient au fait des dangers encourus. Par contre, comment leur pardonner de nous avoir pris pour des poires et de nous avoir sciemment contaminés pour s’enrichir ou tenter de le faire.
Tout professionnel doit faire face à ses responsabilités. C’est quoi cet éternel crédo de compassion, ces jérémiades pour un monde paysan sacralisé « parce qu’il nous nourrit » ? C’est bien parce qu’il nous nourrit et que nous en avons assez de manger de la merde qu’il n’y a aucune circonstance atténuante à faire intervenir !
Excuserait-on un chauffard au nom de l’industrie automobile, un médecin tueur au nom de la médecine, le patron du Mediator au nom de la filière pharmaceutique… ? Déjà que le pouvoir justifie le risque nucléaire par le maintien de l’emploi ! Devons-nous donc passer sous tous les rouleaux-compresseurs pour être de bons citoyens crétins ? Ben merde alors !
Michel TARRIER.
L’AGROTERRORISME DANS NOS ASSIETTES
Michel Tarrier, 256 pages, Éditions LME