SAINTE-SOLINE : UN CRIME D'ÉTAT

Deux cents blessés et un homme toujours entre la vie et la mort,
3200 militaires mobilisés, des blindés, quatre mille grenades, des canons à eau, des LBD, des hélicoptères et un ministre de l’intérieur aux commandes.
Or, il ne s’agissait nullement de défendre la République mais un banal trou dans un champ.
Confronté à la contestation populaire de sa contre-réforme, le pouvoir avait besoin d’ameuter le sinistre parti de l’ordre.
Il fallait effrayer ceux qui pensent que le chef a toujours raison et que tout résistant n’est jamais qu’un terroriste.
Il fallait montrer que l’état Thatchérien soutenait fermement les lobbies et en l’espèce, la FNSEA et sa captation de l’eau.
Pour faire la lumière sur cette faute lourde, y aura-t-il l’ouverture d’une instruction judiciaire pour coups et blessures volontaires ?
Le gouvernement est ce qu’il est et ses agissements le qualifient.
La justice demeure indépendante.
Qu’elle fasse la lumière sur ce qui s’est passé et pourquoi cela s’est passé.
Car l’état voulait cette confrontation violente pour "faire de l’image".
Il faut un minable mépris de la vie et de l’intégrité des gens pour organiser cette mise en scène guerrière autour d’un vulgaire trou sans aucun intérêt.
Il ne s’agissait nullement de défendre la République, comme le dirent les gens du pouvoir.
Il n’y avait aucun véritable enjeu d’ordre public en cette affaire.
Quel mal les manifestants pouvaient-ils occasionner à ce trou ?
Où sont ceux qui piétinent les valeurs premières de la République, en cette grave violation des droits humains ?
La mort de Rémi FRAISSE ne leur apprend rien, mais elle nous apprend que ces politiciens n’ont aucune conscience.
Pour leurs petits calculs, ils sont prêts à provoquer des mutilés et des morts.
Quelle honte !
Convention Vie et Nature
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Actualités Droits-Libertés du 17 avril 2023
CREDOF – Revue des droits de l’Homme
Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux
Université Paris Nanterre
Le maintien de l'ordre à Sainte-Soline : entraves partout …
Par Vincent Louis
Le dispositif de maintien de l'ordre mis en place autour de la mégabassine de Sainte-Soline, aussi intense fût-il dans le cadre de la manifestation contre cette dernière, ne s’y est pas limité. S’il est indispensable de revenir sur le déroulement de la journée, il est également utile d’analyser le dispositif mis en place en amont et en aval, afin de rendre compte de l’importance des moyens investis pour prévenir, réprimer et généralement entraver l’expression d’une contestation à l’égard de ce projet.
Plus de 3000 militaires, 20 quads, 9 hélicoptères, 4 blindés, 4 canons à eau, 4 pelotons héliportables : cet inventaire militaire à la Prévert donne une idée de l’importance du dispositif de maintien de l'ordre mis en place à Sainte-Soline, pour un coût de 5 millions d’euros . Ce dispositif visait à empêcher l’accès à une bassine de 162 000 m3 aux personnes manifestant le samedi 25 mars 2023 contre ce projet et ce qu’il représente en termes d’accaparement de l’eau, de modèle agricole et plus généralement de partage des ressources et de prise de décisions.
On pourrait synthétiser cette opération de maintien de l'ordre en disant que la directive donnée par la préfecture aux forces de l'ordre « de défendre les réserves de substitution de la région face à toute menace d’intrusion, d’occupation et de dégradation » a triomphé sur celle « de garantir la sécurité des personnes et des biens » vu les centaines de personnes blessées, certaines particulièrement gravement, et des milliers traumatisées.
Le déroulé de la journée a très rapidement fait l’objet de communications institutionnelles, notamment par la préfecture des Deux-Sèvres et la Gendarmerie nationale , puis par le ministre de l’Intérieur . Ajoutons la communication par les services de renseignement à la presse de l’information selon laquelle la personne la plus gravement blessée était fichée S (pratique tout aussi courante qu’illégale et peu poursuivie).
L’objectif affiché était d’établir le récit d’une attaque « éco-terroriste », soutenue par un « terrorisme intellectuel » et commise par des gens « venus faire la guerre ». Des articles et reportages ont également été publiés dans la foulée et, plus récemment, concernant des questions spécifiques ayant fait l’objet d’un travail plus poussé . Ces derniers commencent déjà à nuancer, si ce n’est contredire, les premiers sur divers points. Il reste encore surtout à restituer ce qui s’est passé lors de ce week-end dans les Deux-Sèvres d’un point de vue qui ne parte pas de la communication institutionnelle.
On se contentera ici de revenir sur certains points saillants du maintien de l'ordre, en évoquant brièvement certains points du dispositif de maintien de l'ordre mis en place le jour de la manifestation (I) ainsi qu’en amont et en aval (II).
Lire la suite de la Lettre sur le site de la Revue des droits de l’Homme
(Lien : https://journals.openedition.org/revdh/17195)
Pour citer ce document : Vincent Louis, « Le maintien de l'ordre à Sainte-Soline : entraves partout …», La Revue des droits de l’homme [En ligne], Actualités Droits-Libertés, mis en ligne le 17 avril 2023.
Les Lettres « Actualités Droits-Libertés » (ADL) du CREDOF (pour s’abonner ou se désabonner) sont accessibles sur le site de la Revue des Droits de l’Homme (RevDH) – Contact
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