Jamais le nombre des animaux sacrifiés, maltraités, chosifiés n’a été aussi élevé qu’en cette époque de consommation et de productivisme de masse.
Jamais, la destruction de la nature n’a connu cette accélération et cette ampleur planétaire.
Jamais, les inégalités entre les hommes n’ont atteint ce paroxysme, aboutissant à la création de deux mondes, celui des humains ordinaires, celui des oligarques.
Jamais, le processus de progrès des moeurs et des manières engagés depuis la Renaissance ne s’est heurté à des impasses matérielles et morales, comme celles que dressent devant nous le fanatisme religieux des uns, la cupidité insatiables des autres qui sont parfois les mêmes.
Passer du théocentrisme à l’anthropocentrisme ne fut pas une promenade historique pavée de fleurs.
Ce passage inéluctable provoque encore, de nos jours, des convulsions confinant au criminel, quand ce n’est pas au ridicule, dans certaines contrées longtemps à l’écart de l’évolution de la pensée.
Passer de l’anthropocentrisme au biocentrisme constitue notre combat, notre défi, notre impérieux devoir.
Après trente ans de militantisme associatif et nonobstant la répugnance que m’inspirent les joutes politiciennes, les petites querelles, les jeux de courants et d’assemblées générales masquant de subalternes ambitions égotistes, je me suis résolu d’agir en politique, pour combattre les méfaits d’un monde cruel et suicidaire pour œuvrer à l’émergence d’une société nouvelle intégrant dans l’ordre éthique les données des connaissances.
Par mes éditoriaux hebdomadaires, j’expose loyalement ce que je pense et ce que je préconise, n’étant pas un disciple de MACHIAVEL pour lequel il convient de taire ce que l’on pense et ne pas faire ce que l’on dit.
Il est temps de s’adresser à l’intelligence des humains et de cesser de les manipuler par la peur, les mythes, les slogans publicitaires, les jeux d’acteurs.
Je voudrais ici être très concret.
Ainsi, l’écologie qui m’anime, non seulement peut, mais doit conclure des alliances avec d’autres forces politiques, car le pluralisme, antidote au monolithisme, s’avère vertueux.
Que résulterait-il d’une alliance avec d’autres forces politiques de progrès des mœurs et des manières ?
Soit, l’obtention de strapontins éjectables dans une assemblée élective ?
Soit, de vraies avancées sur la voie d’une société nouvelle répondant aux défis du temps ?
Tout dépend du rapport des forces.
Aussi longtemps que l’écologie politique recueillera 2% des suffrages, nos aspirations ne seront guère prises en considération par d’éventuels partenaires qui ne verront dans l’écologie qu’une jolie peinture verte pour leur façade.
Il faut sortir de la confidentialité, offrir aux citoyens en attente d’un souffle nouveau des perspectives et un grand dessein, et ne plus se satisfaire d’un soutien, sous perfusion, d’un allié au demeurant idéologiquement sénescent qui offrira quelques sièges dans les assemblées, tout en ignorant superbement nos aspirations fondamentales.
Pour ma part, si la mobilisation et l’ardeur de ceux qui me soutiennent m’autorisent à conduire le combat pour l’écologie, je prends un engagement :
Elever le débat en partant d’une analyse objective du monde tel qu’il va, pour dégager des propositions de résolution des crises écologiques, sociales, morales découlant des innovations techniques et scientifiques, ainsi que d’une mondialisation inédite dans l’Histoire.
Les changements apportées aux connaissances, puis aux conditions de vie des humains, par notre temps génèrent des occasions d’avancées, sans précédents dans l’Histoire, conquêtes qu’il faut saisir, mais aussi des périls qu’il faut surmonter.
Je développerai ces perspectives, pour une issue de secours et pour une société plus altruiste, moins brutale, favorable à la vie et à l’épanouissement des êtres.
Et puis, il y a le concret, l’immédiat, le plus facile à réaliser, sans aucun délai.
Il n’y aura d’union, avec nous, que si dans les six mois d’une législature sont abolies la corrida et la vénerie.
Ces abolitions, impératifs premiers, recueilleront l’approbation de 70% et plus des Français, ne coûteront rien au budget de l’Etat.
Pour les anthropocentristes, ces objectifs apparaissent mineurs. Ils sont au contraire révélateurs d’une éthique fondamentalement tournée vers le respect du vivant et le refus de la violence, de la cruauté, refus qui bénéficie tout autant aux animaux qu’aux humains.
Cessons d’abuser l’opinion, les militants, les associations, en déposant des propositions de lois d’abolition, dont tout individu averti sait parfaitement qu’elles ne seront jamais examinées.
L’abolition de la torture tauromachique et des véneries doivent devenir des exigences, conditions de tout accord politique.
Sans philosophie, sans fondements éthiques, sans élévation, la politique n’est qu’un jeu méprisable, pour de très petits esprits narcissiques et vous en connaissez qui encombrent les écrans des télévisions propriétés des oligarques, personnages relevant d’un narcissisme pathologique.
Mais, pour nous, la politique, c’est du concret, du tangible, des objectifs précis, des engagements tenus.
Combien révélateur de la dégradation du personnel politique est l’anecdote suivante qui doit être contée :
La région Aquitaine, appelée à fusionner avec le Limousin et Poitou-charente, est présidée, depuis quelques années déjà, par un « socialiste », monsieur A. ROUSSET, candidat à sa propre succession et tête de liste présumée en GIRONDE.
Or, ce « socialiste » propose au président de la fédération départementale des chasseurs, Monsieur H. SABAROT, anciennement membre du CPNT, de figurer sur sa liste.
Le quotidien régional fait état de protestations de certaines sections socialistes du département devant cette perspective édifiante sur le niveau de la classe politique.
Simple faute morale, dérisoire péripétie d’un naufrage éthique d’un personnel politique incapable de se dégager des lobbies, des corporatismes, des firmes et des puissances d’argent.
Il se trouve encore des élus, y compris dits « socialistes » pour croire que la chasse est un loisir à flatter, une occasion de démagogie porteuse de voix !
Ce pitoyable faux-pas prouve que ces hommes politiques méprisent le peuple en l’abaissant au rang de tueurs du dimanche.
Que feront les écologistes, en Aquitaine, au second tour des régionales, en décembre prochain ?
Soutiendront-ils les listes de Monsieur ROUSSET, pro-chasse et par ailleurs partisan des lignes à très grande vitesse dévoreuses d’espaces naturels, nature qui ne le préoccupe guère ?
Je vous propose, amis du vivant, de faire de la politique autrement.
Par-delà les chapelles protectionnistes, les petites inimitiés, les rivalités de courants, unissons-nous pour faire gagner le vivant, pour dessiner un monde dans lequel le progrès sera qualitatif et biophile, l’inverse de ce que sécrètent les « libéraux » adorateurs de la compétition, de la concurrence, de l’exploitation, de l’écrasement d’autrui dans une course frénétique au profit.
Gérard CHAROLLOIS