Si par nature l’humain vénère l’argent au point d’avoir développé pour l’or, le moins utile des métaux, un ancestral fétichisme, le système mercantile régnant depuis deux siècles sur la terre exacerbe cette tare de l’espèce.
Comment s’offusquer de ce que l’ex-ministre du budget, chirurgien qui pratiquait, dit-on des dépassements d’honoraires, ait spéculé avec les millions d’Euros, rentabilisant au maximum ses petites affaires ?
Il a cédé à une addiction, à un culte planétaire qui pourrait susciter des débats purement moraux, si cet insatiable appétit de lucre n’avait conduit l’humain à détruire la nature.
La société de Marché est fondée sur le gain, la quête frénétique de l’enrichissement, l’obsession d’accumuler, légalement pour les prudents, en fraudant pour les plus téméraires.
La propagande vise à masquer un fait social : Il y a deux catégories d’hommes : les citoyens ordinaires et un tout petit cercle de spéculateurs, maîtres du système.
On ne devient pas oligarque, c’est-à-dire titulaire de centaines de millions d’Euros en percevant un revenu mensuel de dix mille Euros, en plaidant au palais du coin ou en pratiquant la médecine de ville.
Pour un oligarque un petit bourgeois besogneux percevant un revenu de dix mille Euros par mois est un gueux, un prolétaire, n’appartenant pas à son monde fermé du premier cercle.
Les oligarques, propriétaires des parkings dans toutes les villes du pays, des autoroutes, de la distribution d’eau, de l’énergie, de l’agroalimentaire, de l’industrie du luxe et du tourisme, de l’armement et des télécommunications relèvent d’un autre monde que celui du commun des citoyens. Ils possèdent hélicoptères privés et bateaux de standing leur permettant d’accueillir en retraite post-électorale le président de la république, lorsqu’il est leur agent direct.
Ces fortunes colossales ne seraient que dérisoires pour la véritable élite, celle qui ne pense pas à l’argent d’abord, si elles ne résultaient pas d’une exploitation, moralement condamnable, du vivant.
Ces maîtres du système, propriétaires de toutes les grandes firmes, ont acquis leur indécente fortune non par leur travail et leurs mérites comme le serine leur bourrage de crâne. Beaucoup d’autres hommes accomplissent quotidiennement plus de travail pour gagner dans toute une vie ce qu’un oligarque gagne en un mois.
C’est en spéculant contre la nature, au détriment de l’espace naturel, des animaux et des autres humains et non par de quelconques bienfaits à l’intérêt général qu’ils sont devenus riches.
Ces riches détruisent la terre.
Leurs spéculations par le béton et l’asphalte anéantissent la nature .
Car quand un oligarque a de l’appétit, c’est un grand aéroport qui saccage une zone humide et une production de biens manufacturés qui est délocalisée vers des enfers esclavagistes.
Le premier cercle, celui des généreux donateurs du parti conservateur, s’offre des chaînes de télévision et des journaux, non pas pour jouer à l’éditorialiste mais pour contrôler le temps de « cerveau disponible », pour ressasser leurs mensonges sur les thèmes :
« La richesse, fut-elle démesurée, d’un individu est fruit de son labeur et de son utilité sociale. »
« Il faut réduire la dépense publique pour désendetter l’Etat et donc supprimer des agents publics ».
Voyons ! Les gueux n’ont pas besoin de personnel soignant dans les hôpitaux, d’enseignants pour leurs enfants, de policiers pour leur sécurité et surtout d’agents du fisc et de contrôleurs des fraudes empêcheurs de faire les petites affaires !
Si les rois du béton, des parkings et des aéroports achètent des médias, c’est pour maîtriser l’information et anesthésier les citoyens.
Et ça marche !
Leurs dogmes, masques de leurs intérêts, tournent en boucle dans ces médias et les colloques qu’ils financent.
Alors, le peuple, au lieu de concevoir une issue de secours, nourrit des indignations ponctuelles, parfaitement maîtrisées et orientées.
En 2012, le pouvoir politique en France n’a pas vraiment échappé, à ce jour, aux oligarques.
Dans une république socialiste, le premier ministre ne s’obstinerait pas à offrir à l’entreprise VINCI dont le propriétaire est un ami de l’ancien président, un calamiteux aéroport à NOTRE DAME DES LANDES.
Dans une république débarrassée des féodalités, les loisirs de mort ne dicteraient plus leurs lois à un gouvernement servile.
Présentement, les lobbies de la finance et ceux de l’arriération conservent trop de pouvoir.
Les services du premier ministre ont envisagé, pour obéir aux ordres du lobby chasse de supprimer, au nom d’une modernisation de l’action publique, le GROUPEMENT D’ETUDE DES OISEAUX ET DE LEUR CHASSE (GEOC) qu’avait créé, à la demande des mêmes chasseurs, le gouvernement conservateur en avril 2009, groupement dont le but était de fournir des « données nouvelles sur la biologie des oiseaux », afin d’en permettre la chasse plus longtemps en fin d’hiver.
Ce Groupement a sans doute, manqué sa mission et a déplu au lobby botté !
Par trop caricaturale, la mesure de suppression envisagée a été rapportée.
Allons, élus socialistes, un peu d’audace :
Combattez la finance, cette ennemie publique qui détruit la nature et avilit l’homme.
Combattez les lobbies dont la puissance malfaisante ne tient qu’à leurs structures féodales et artificielles.
Sans audace, sans rupture, sans une alternative et non une alternance, vous finirez comme vos homologues des pays voisins, laminés électoralement après avoir perdu leur raison d’être.
Les organes de presse, propriétés des hommes du premier cercle, travaille d’ailleurs déjà au retour des plus dociles serviteurs du système.
Gérard CHAROLLOIS