Selon une information, le vendredi 22 mars, un comité dénommé GROUPE LOUP, comprenant des éleveurs, chasseurs, élus et des protecteurs de la nature aurait accepté, pour l’an prochain, un doublement du nombre de loups à tuer, soit 24 au lieu de 12.
Le résultat pitoyable, cet échec pour le vivant illustre ce qu’affirme la CONVENTION VIE ET NATURE, à savoir, que la participation à des organes consultatifs mis en place par les pouvoirs publics n’apporte qu’une caution morale à l’extermination de la biodiversité.
Il faut d’abord constater que le lobby agro-cynégétique est toujours majoritaire au sein de ces comités qui n’accueillent qu’à titre de touche ténue verte quelques protecteurs accoutumés aux humiliations et que consolent occasionnellement la poignée de mains d’un ministre, une séance de petits fours sous les lambris de la république et au pire une décoration.
Les ministres, les parlementaires, les préfets localement obéiront à la voix de leur maître et le « protecteur » de service devra avaliser une petite extension du temps d’ouverture de la chasse, le classement d’une espèce supplémentaire sur la liste des prétendus « nuisibles », des prélèvements de « gestion et de régulation » !
Or, le monde agro-cynégétique, obsédé d’aseptisation et de maîtrise de la nature, est très minoritaire dans la société contemporaine.
La démocratie commande que prenne fin sa mainmise sur la nature, dès lors qu’une immense majorité souhaite moins de chasse, des animaux sauvages dans nos forêts et montagnes.
Mais, me dira-t-on, que faites-vous du dialogue, toujours nécessaire en démocratie ?
Les comités Théodules où l’on disserte de la faune n’ont rien de démocratiques.
Ils ne reflètent pas la volonté des citoyens mais les fantasmes destructeurs des ennemis de la terre.
Vouloir exterminer les loups, avoir anéanti l’ours pyrénéen, délirer sur les méfaits des gypaêtes, des cormorans, des bernaches, considérer la belette comme un « nuisible » et plus généralement l’animal,être sensible, comme de la chair à fusil ne manifestent pas des opinions, mais des arriérations, voire des crimes contre nature.
En feignant de dialoguer avec le lobby agro-cynégétique les protecteurs accrédités par le pouvoir octroient un paravent de pluralisme à un état partial, complice de ceux qui font la guerre au vivant.
Sans doute, ces protecteurs, ne le font-ils pas consciemment et nombre d’entre eux peuvent siéger dans ces commissions et conseils de bonne foi.
Souhaitons qu’ils découvrent le rôle funeste qu’on leur fait jouer.
Nous disons clairement, sans lâche précaution, qu’il faut en finir avec l’actuel anéantissement programmé de la nature.
Depuis trente ans, la société est paralysée par le lobby des tueurs et la faiblesse des protecteurs.
Seuls les recours juridictionnels ont permis d’insignifiantes avancées.
Sans fanatisme, sans outrance, il serait temps de poser des principes fondamentaux.
Quels principes ?
Ceux-ci : faisons la paix avec la nature et cessons de la sacrifier aux activités ludiques des arriérés et aux appétits économiques des spéculateurs.
Proclamons que l’animal appelle notre respect et que son mépris est aussi condamnable que le racisme.
Exposons qu’il n’y a pas « d’abus de la chasse » mais que la chasse est un abus, une insulte à la dignité humaine lorsqu’on veut comprendre que cette dignité repose sur le respect de la sensibilité d’autrui.
A force d’être tièdes, timorés, prudents, les écologistes et protecteurs deviennent froids et parfaitement inaudibles.
Ils seront écoutés, convaincants, persuasifs lorsqu’ils parleront haut, fort et clair.
Ce jour-là, ils n’accepteront plus la mort de 24 loups.
Qu’importe si ce quota de victimes n’était pas réalisé, puisque le mal tient dans le message négatif adressé à la société.
Le loup n’est pas un problème, pour nous. Il est une chance et nous devons l’accueillir avec enthousiasme.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POURLE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.