Grandes ou petites, regroupant quelques centaines d’adeptes ou drainant des centaines de millions de soumis, les sectes jouissent de l’imprescriptible liberté de promouvoir des morales, d’édicter des lois internes auxquelles leurs croyants sont invités à déférer.
Il leur est légitime d’admettre ou non le mariage entre fidèles et mécréants, le divorce, la contraception, l’homosexualité.
En revanche, qu’elles ne s’avisent pas de régenter la vie de ceux qui entendent demeurer en dehors de leurs emprises.
Les vieilles idéologies ont névrosé la société et perverti l’humain.
Au lieu de lui enseigner que le Bien s’appelle douceur, plaisir, jouissance, bien-être, épanouissement, elles valorisèrent la souffrance rédemptrice, le sacrifice, la douleur subie et infligée.
Au lieu d’apprendre aux hommes que le Mal a pour visages la guerre, le supplice, le mépris de la sensibilité de l’autre, l’atteinte à la liberté et à la vie, elles ont fait de ces crimes qui ont pour noms croisades, guerres saintes, djihad, martyrs, pénitence, des vertus viriles et gages de bonheur éternel.
Ces idéologies funestes imprègnent les institutions : l’école qui formate, la justice qui punit, la médecine qui tolère la douleur, le Marché qui exploite.
Dans les vieilles idéologies, la répression du sexe confine à l’obsession, d’où les débats absurdes d’hier sur le divorce, la pilule contraceptive, le pacte civil de solidarité et, aujourd’hui, sur le mariage des homosexuels, question ne relevant que de la vie privée et de l’absolue liberté des intéressés.
Car, en toute objectivité, quel bien ou mal nous fait la façon dont d’autres prennent leur pied !
Faut-il être perturbé pour s’obnubiler sur la sexualité de ses voisins ou collègues !
Les vieilles lunes idéologiques ont toujours valorisé le courage guerrier, la violence brutale, s’accommodant volontiers du sang qui coule et s’offusquant des exaltations du corps.
Bien sûr, l’animal non-humain est la première victime de ces idéologies qui le confinent au rang d’une chose remise aux intérêts et aux caprices des hommes qui peuvent impunément l’exploiter, le mutiler, le mettre à mort, s’amuser de sa traque et de son agonie.
Ceux qui ont édifié les doctrines qui façonnèrent la société étaient sans doute des individus souffrant de graves problèmes psychologiques et somatiques.
Névrosés, ils ont névrosé le monde en inversant les valeurs pour les malheurs des hommes et des autres animaux.
Voilà pourquoi, autour de nous, l’horreur s’étale au quotidien, banalisée, tolérée au point de ne pas même être perçue par la plupart de nos contemporains inconsciemment conditionnés par ces idéologies qui s’estompent mais nous laissent le halo de leurs valeurs.
La vie, la liberté, la quête du plaisir, la récusation de la cruauté ne font pas partie des valeurs de fond de ces vieilles idéologies, de ce que les philosophes appellent « l’épistémè ».
Si je suis scandalisé par le fait qu’on puisse torturer un coq pour en faire un chapon, pourchasser un sanglier, plomber un oiseau, emprisonner ou tuer un ennemi politique, acclamer une corrida, juger un vaincu, je suis indifférent aux modes de conjugalité et de sexualité des autres pour peu qu’ils ne comportent aucun élément d’agression à l’encontre de quiconque.
Ce qui sépare une authentique démocratie d’une tyrannie tient à un principe clair.
En démocratie, la vie privée est opaque et ne concerne que l’intéressé, tout autant que la vie publique doit être transparente.
En tyrannie, c’est l’inverse.
Or, les vieilles idéologies furent pourvoyeuses de monarchies, de féodalités, de théocraties, de résignations aux injustices de ce monde préparant le bonheur réparateur de l’arrière-monde.
Les débats de cette société autour du mariage des uns, du démariage des autres, relèvent encore du temps des ténèbres de la pensée.
Que nous importe la jouissance d’autrui dès lors qu’elle ne passe pas par le fait de transformer en cadavre supplicié un quelconque être vivant ?
Et si la liberté tenait à faire tout ce que l’on veut dès lors que cela ne nuit à aucun être !
Idée simple, n’est-ce pas.
Souvent énoncée et bien vite oubliée.
Alors, changeons les valeurs pour édifier une société fondée sur l’hédonisme altruiste, la compassion, la haine de la cruauté, la prévalence de la sobriété heureuse, le mépris de l’esprit de concurrence, de compétition, de rentabilité.
Que finisse le temps des sacrifices.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.