Face à une société coupable.

Pendant que les associations de protection des animaux et de la nature, les mouvements politiques écologistes se querellent ou au mieux s’ignorent, la corrida, la chasse à courre, les élevages concentrationnaires, les abattages cruels imposés par les superstitions, les pesticides, les NOTRE DAME DES LANDES et lignes à très grande vitesse, et autres infrastructures dévastatrices pour la nature perdurent à tisser leur œuvre de mort.
Il y a les plus purs qui épurent, les timorés qui pactisent, les opportunistes qui se placent dans les palais nationaux et la vaste nébuleuse VERTE, riche de tant de diversité, se disperse et s’épuise en vains combats fratricides.
Que nous ne soyons pas monolithiques, tous pourvus des mêmes connaissances, de la même sensibilité, tous parvenus au même degré d’appréhension de l’unité profonde du vivant ne devraient pas nous distraire du vrai combat : celui du biocentrisme.
Ici et maintenant, les animaux sont torturés au nom du profit et des traditions. La nature est expulsée au nom du développement, de la croissance et des petites affaires entre copains coquins. Les lobbies, ces chancres qui putréfient la démocratie, les firmes multinationales, des élus ringards, des citoyens anesthésiés et devenus sujets du Marché tuent, polluent, déménagent le vivant dans l’indifférence coupable de trop de gens qui ne s’alarment que lorsque leur « environnement » personnel est affecté.
Arrêter ces massacres, cesser de mépriser les êtres vivants et la biodiversité sont des défis formidables méritant l’unité de tous ceux qui sont éveillés et qui mesurent l’ampleur des crimes de l’homme, animal cupide, animal cruel.
En Europe, les idées des philosophes des 18ème  et 19ème siècles ont triomphé bien davantage que ne le conçoivent nos contemporains. Ils ont réussi une mutation sociétale. Autrefois, les dieux étaient au centre de tout, expliquant les orages, les mauvaises récoltes, les maladies des bêtes et des gens. Les dieux arrêtaient la course du soleil,  investissaient les rois de droit divin, regardaient vivre les hommes dans toutes leurs actions et même leurs pensées.
COPERNIC, GALILEE, NEWTON apprirent aux hommes à ne plus chercher la vérité dans les mythes, mais en lisant le grand livre du monde.
Avec eux, la connaissance échappa au religieux qui se trouva  confiné à la sphère intime pour la fraction de  populations nécessitant ce soutien.
Ce qui accéda, avec cette rupture historique, au centre des valeurs, des préoccupations : ce fut l’homme.
Les études, les observations, les intérêts sont devenus humanisme et l’humanité  devint la  nouvelle divinité.
CONDORCET, Auguste COMTE, FEUERBACH, d’HOLBACH et tous les autres ont fécondé par leurs pensées cette société contemporaine qui est la nôtre.
Ces trois derniers siècles enfantèrent l’anthropocentrisme.
Nous voulons franchir une nouvelle étape et mettre le vivant, humain et non-humain, au centre des valeurs.
Non pas abaisser l’homme mais élever l’ensemble des êtres vivants au rang d’altérité.
Voilà la grande querelle des temps qui viennent.
Voilà la voie qui invite à une nouvelle mutation.
Après le temps de la théocratie et après celui de l’humanisme, construisons la société biocentriste.
Evidemment, comme toutes les idées neuves, cette extension du champ des valeurs et de l’altérité heurte des préjugés, dérange des intérêts puissants.
Il est acquis, pour trop de nos contemporains, que tout animal non-humain n’existe que pour fournir sa viande ou pire pour permettre aux monstres sadiques de torturer, mutiler, assassiner en toute bonne conscience.
Il est tellement lucratif de détruire les forêts, les espaces naturels pour croître et spéculer à l’infini.
Alors, ceux qui osent énoncer qu’un animal n’est pas une chose mais un être vivant doté d’une sensibilité, ceux qui entendent défendre la nature non pour son utilité mais parce qu’elle est, sont des empêcheurs de jouir du sadisme ordinaire et de spéculer sur les grands aménagements, mines de sordides intérêts très privés.
Pour les lobbies et pour leurs relais conformistes, ces femmes et hommes de mieux et de rupture deviennent des « écofascistes » intégristes, fondamentalistes, et terroristes !
L’invective tient lieu de raisonnement pour les ennemis de la terre qui ne peuvent pas justifier, par une argumentation sereine, leur rage de détruire.
Il y a des évidences éthiques qu’une époque refuse de voir.
Demain, les hommes auront honte des crimes qu’ils perpétuent aujourd’hui.

J’appelle, face à ces crimes, à l’unité, à la mobilisation de tous les amis du vivant, riches de leur salutaire diversité.

Gérard  CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE

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