La biodiversité d'abord !

L’article 20 de la Constitution Française confie au gouvernement la conduite de la politique du pays.
Or, nommé depuis plusieurs mois à la tête de celui-ci, l’actuel premier ministre, peu avare de déclarations, n’a pas prononcé une seule fois le mot de « biodiversité ».
Ce silence le disqualifie.
Il décréta une pause du plan écophyto avant de l’affaiblir pour complaire à une minorité d’exploitants agricoles toxiques, en guerre contre la Nature.
Depuis un demi-siècle, la communauté scientifique alerte l’opinion mondiale sur la mort de la Nature, la sixième extinction d’espèces dont l’homo economicus est coupable.
D’aucuns imaginaient que les peuples éveillés, instruits, édifiés voudraient instaurer avec le Vivant un autre lien que celui d’une destruction féroce et multifactorielle : pesticides, chasse, artificialisations de l’espace.
L’Europe, pour accompagner ce mouvement de fond des contemporains plus sensibles à la protection de la Nature, élabora dans un premier temps un « pacte vert » prévoyant, entre autres, que 6% des terrains agricoles devaient être placés en jachères au profit de la biodiversité, que des haies devaient être plantées, des mares et zones humides sauvegardées, des produits biocides proscrits.
Quelques milliers d’affairistes agricoles manifestèrent contre ce plan de sauvetage du Vivant et la droite parlementaire sabota le « pacte vert ».
Il se trouve même des politiciens dits « nationalistes – populistes » pour se faire gloire d’avoir supprimé l’obligation des jachères agricoles et d’avoir imposé les néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière.
Manifester son « arriération », sa négation de la science, son mépris du vivant deviennent la mode dans une Europe où le « pacte brun » s’apprête à se substituer au « pacte vert ».
Nous assistons stupéfaits à une régression civilisationnelle dont les peuples sont auteurs et seront victimes, comme ils le furent au siècle passé.
Gros temps sur la planète !
Maintenant, une drôlerie, pour montrer que le ridicule accompagne parfois le nauséabond : parce que le conseil d’état censure définitivement le braconnage des alouettes aux filets et pièges dans le Sud-Ouest, les fédérations des chasseurs des Landes et des Pyrénées-Atlantiques annoncent qu’elles feront la grève des battues administratives aux sangliers.
Qui eut cru à l’alliance improbable de la charmante alouette et du sympathique sanglier ?
Le 9 juin, le peuple européen élit son parlement.
N’étant pas un homme politique, je ne donnerai pas de consigne partisane de vote.
Mais j’irai voter et encourage tous les gens de mieux à le faire.
Le silence des meilleurs rend audibles les pires et n’oubliez pas qu’une mode est aussi ce qui se démode.
Nous sommes entrés en phase régressive, mais cela passera.
L’Histoire en a connu d’autres et certains seraient bien inspirés de l’étudier.
L’arbre, l’animal et l’homme méritent notre déplacement à l’isoloir.
Votons contre les partis chasse, pesticides, béton, bitume et corruptions.
Pensons vers les sommets, vers l’éthique et non vers les petits calculs partisans, les querelles lilliputiennes parfaitement subalternes.
La Terre est un village.
Les tribus sont des survivances meurtrières et archaïques.
L’humain doit se réconcilier avec la biodiversité dont il est partie solidaire.
Votons pour la vie et contre les thanatophiles.

Gérard CHAROLLOIS

--
--
---/---
.../...

 

 

 

--
---

---/---

---/---

 

--
--

---/---

---/---