Avec l’assentiment d’Emmanuel MACRON, ses petits amis, Willy SCHRAEN, président de la fédération nationale des chasseurs et Thierry COSTE, habituel lobbyiste professionnel de la chasse et des armuriers, vont lancer une liste de candidats aux élections européennes de juin prochain, au nom de la ruralité, mais en fait pour défendre la chasse.
Ils réitèrent la démarche de feu André GOUSTAT, président de la fédération des chasseurs de la Dordogne en avril 1989 qui présenta une liste CPNT aux mêmes élections de juin 1989.
Il fut condamné, quelques années plus tard, par le tribunal correctionnel de BORDEAUX pour abus de biens sociaux en relation avec cette activité politique.
Or, la propagande de la chasse française s’avère être un champ d’études de l’imposture grossière.
Pour massacrer les oiseaux migrateurs, pour préserver leurs intérêts financiers, pour frapper d’ostracisme leurs opposants et bafouer les principes fondamentaux de la république, les chasseurs brandissent la menace des sangliers qui dévasteraient les campagnes si le valeureux tueur du dimanche n’était pas là pour les contenir.
Maintenant, un poujadisme pitoyable est convoqué à l’appui d’une liste visant à promouvoir les idées négationnistes des droits du vivant.
Par populisme et manifestation de mépris du peuple, ces personnages parleront des déserts médicaux, du coût du diesel, de l’écologie punitive, des normes excessives en faveur de la santé publique et de celle de la Terre, mais en vérité, seule la chasse, mort loisir, les anime.
Cette démarche politique évoque l’agrarisme du début du siècle précédent, mouvement préfasciste : s’appuyant sur le refus des idées nouvelles, l’exploitation d’une relative arriération culturelle, sur la peur des changements, d’une frilosité de la frange la moins évoluée de la population.
Par assimilation, j’avais qualifié de « chascisme » ce courant de pensée porté par le CPNT.
Car par-delà la chasse, ces personnages soutiennent la torture tauromachique, le gavage des palmipèdes, les maltraitances animales dans l’élevage.
Pour eux, l’animal est une chose et non un être sensible.
Quant à la nature, elle n’est qu’un décor, un exutoire où l’homme prédateur et déprédateur peut se défouler sans aucune considération pour la sauvegarde de la flore, de la faune et des milieux naturels.
Pour eux, tout pesticide est un fortifiant du productivisme, l’altération du climat n’est qu’une vue scientifique ridicule d’écologiste intégriste.
Pour eux, il faut fusiller, piéger, empoisonner mais aussi bétonner, bitumer, aménager tout et partout au nom du développement « ruraliste », bien sûr.
Ces personnages représentent l’esprit qui nie tout : la sensibilité, la raison, la science, la beauté du monde, l’intelligence, le respect de la vie, le refus de la cruauté et de la brutalité primaire.
Ces personnages aiment les armes, la mort donnée, le sang et la souffrance infligée.
Leurs idées portent en politique le côté obscur de l’humain, sa part de nocivité fondamentale.
Il y a des hommes biophiles qui vénèrent la vie et des hommes thanatophiles qui se délectent de la mort.
L’agrarisme est le nom du parti négationniste des droits du Vivant.
Entre eux et nous, il y a un abîme civilisationnel définitif.
C’est le grand débat de notre temps.
Gérard CHAROLLOIS
Convention Vie et Nature
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C’est retour aux débuts du XXème siècle, Cf. : L’agrarisme, l’origine du conservatisme agricole : épisode • 1/3 du podcast Les réactionnaires (radiofrance.fr)
Quand on sait que les chasseurs sont urbains pour près de 70% d’entre eux, et que le nombre d’agriculteurs est tellement faible que l’IFOP n’a pas pu les quantifier il s’agit d’une belle mystification !
Qui a déclaré « L’idée que défendre la chasse revient à défendre la ruralité dans son ensemble est une assimilation fallacieuse mais que nous avons réussi à installer » ? Thierry Coste le lobbyiste de la chasse et des armes dans le journal La Croix du 21 février 2022