En mai 2022, pour le candidat Emmanuel MACRON, son futur quinquennat devait être écologiste ou pas.
Il faut dire qu’il n’avait recueilli qu’un quart des suffrages exprimés au premier tour, soit moins d’un citoyen sur cinq et avait bien besoin de l’apport de l’électorat de Jean-Luc MELENCHON pour être élu au second tour.
Donc, la parole était vertueuse, onctueuse pour les gens de mieux soucieux du sort de la biosphère.
En fait d’écologie, les filières, les lobbies et les intérêts spéculatifs sont soignés au nom de l’accélération des énergies renouvelables et de l’industrie verte.
La chasse, le BTP, l’agro-affairisme ne se plaindront pas et pourront perpétuer leurs œuvres de mort.
En revanche, la Nature peut bien disparaître sans que le pouvoir thatchérien retarde son agonie.
Aujourd’hui, c’est l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres qui retient l’attention et prépare d’autres exactions de ces grands nuisibles que sont les aménageurs et promoteurs en mal de profits au détriment de l’intérêt général.
Rien n’arrête leur quête d’enrichissement personnel qui se farde derrière de faux prétextes : faire gagner quelques minutes entre deux villes à des automobilistes pressés, argument ridicule.
Enorme mensonge, car l’objectif est d’offrir à une entreprise privée une juteuse concession de cinquante ans sur une infrastructure destructrice de flore, de faune, de qualité de la vie des habitants riverains.
Il se trouve même une « socialiste » présidente de la région Occitanie pour approuver ce projet autoroutier, projet de privatisation de la voie publique.
Oui, cette élue se dit « socialiste » !
Il est vrai que cette « socialiste » s’affirme du camp du travail, donc surtout pas du camp de « l’assistanat ».
On croirait entendre l’inquiétant président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour notre président « socialiste », ce sera : autoroute, travail et même tauromachie, ce spectacle d’essence franquiste, « viva la muerte ».
Avec une telle classe politique, je comprends (tout en le déplorant) le taux d’abstention de près de 50% aux élections !
Ces gens pervertissent jusqu’aux mots, aux concepts, aux références dont ils osent s’affubler.
Les élus nationaux ou locaux conservent la légalité de leurs désignations mais ils perdent toute légitimité et notion morale.
Ils sont élus par le jeu de fictions, de rejets des pires et ne recueillent que l’indifférence polie de leurs contemporains.
Le reproche le plus grave que nous pouvons leur adresser est d’être malhonnêtes en usant d’une parole trompeuse, en dévoyant les idées, en n'ayant pas le courage d’assumer quels sont les intérêts qu’ils servent.
Leur « en même temps » n’est rien d’autre que tout et son contraire, un enfumage destiné à confisquer des pouvoirs pour en faire un bien mauvais usage, un usage contre nature.
Vous les méprisez : l’autoroute A69 les dévoile encore un peu plus.
Gérard CHAROLLOIS