La commission européenne, politiquement dominée par les adorateurs des entreprises et du marché, s’apprêterait à autoriser pour dix années de plus l’herbicide glyphosat après un avis favorable de l’agence européenne sur la sécurité alimentaire.
Des scientifiques, spécialistes de toxicologie, dénoncent cette soumission aux agents des lobbies de l’agro-chimie soucieux d’écouler leurs produits dans l’ignorance d’études impartiales occultées qui en révèlent le caractère cancérigène.
Nous sommes au cœur du mal absolu qui empoisonne la biosphère et l’esprit des hommes : la cupidité frénétique.
L’idéologie économique asphyxiante des consciences et de la raison érige en culte suprême l’enrichissement, le profit et la rentabilité.
Pendant des décennies, l’industrie du tabac manipula la recherche et l’opinion pour masquer ses crimes et la nocivité de sa poudre à cancer des voies respiratoires et digestives supérieures.
La viticulture, surtout en France, impose silence aux gouvernants sur les méfaits de l’alcool sur la santé individuelle des consommateurs et sur les incidences de son emprise pour la société, violences et accidents.
Les industriels de la chimie agricole et la FNSEA veulent des biocides pour faire de l’argent en éliminant les plantes sauvages et les insectes, en aseptisant les terres agricoles transformées en déserts de vies.
Ceux qui commercialisèrent le chlordécone aux Antilles sont morts dans leurs lits et non en prison malgré leurs crimes de masse.
Ainsi que je le rappelle, en toute circonstance : la passion ne doit jamais égarer le jugement et un esprit lucide et libre doit examiner objectivement les faits.
En matière de science, on ne se détermine ni par sympathie, ni par aversion.
Seule la vérité expérimentale et reproductive compte.
Dès lors, la question doit être posée aux biologistes.
Le glyphosat est-il cancérigène ?
Dans l’hypothèse où la réponse s’avèrerait positive, les lobbyistes industriels et agricoles qui délibérément choisisssent de vendre et de disperser dans la nature une substance toxique doivent répondre d’empoisonnement, fait justifiant les peines d’incarcération criminelle.
Parce que la société globalisée repose sur le lucre, l’accaparement, l’exploitation et la spéculation, les crimes de masse demeurent, jusqu’à ce jour, totalement impunis lorsqu’ils se perpétuent au nom des affaires.
Ceux qui tuèrent des dizaines de millions d’humains par le tabagisme en mentant effrontément sur les effets de leur toxicité n’ont pas répondu de ces meurtres commis au nom de leur appétit du gain.
Les firmes du poison agricole auraient bien tort de se priver de polluer les eaux et les sols, les aliments et les organismes vivants puissent qu’ils savent ne rien avoir à redouter de la justice.
Ils peuvent agiter de mauvaise foi les fumigènes, parler de controverses scientifiques, entretenir le doute salutaire pour leurs profits, gagner des années avant une éventuelle interdiction.
Que meurt la biodiversité et quelques populations exposées aux polluants, ni les dirigeants des firmes, ni les politiciens complices n’auront à subir les foudres de la loi qui atteindrait tout autre criminel.
Or, tout biocide est suspect.
Tuer la vie n’est pas anodin.
Ami lecteur, tu n’es pas un assassin.
Tu n’envisages pas d’empoisonner à l’arsenic, au cyanure ou à la digitaline ceux qui moralement te perturbent.
Moralement, tu as raison. La vie se respecte.
Mais, si tu le faisais, la justice te frapperait et tu vivrais derrière les murs de la prison une vingtaine d’années.
Les lobbyistes industriels et les pseudo-syndicats agricoles peuvent empoisonner des milliers de gens en totale impunité.
Même s’ils ont sciemment écoulé des biocides pathogènes, le droit pénal ne les atteindra pas.
Ceux qui gouvernent ce monde vénèrent tellement le profit que celui-ci devient une cause d’immunité.
La Nature se meurt.
L’espace vital s’altère.
Demain, l’humanité paiera la facture des biocideurs qui dorment tranquilles en accumulant des fortunes au détriment de la vie.
Décidément, l’atmosphère planétaire sent bien mauvais, ce qui dément l’adage selon lequel « l’argent n’a pas d’odeur » !
Gérard CHAROLLOIS