La sobriété, heureuse ou pas, est à la mode et chacun déplore la marée de béton et d’asphalte qui enlaidit et empeste son cadre de vie.
Les petits élus locaux et leurs petits copains affairistes s’abritent derrière le paravent du « développement local » pour lotir, rendre constructible des terrains, déménager la Nature, artificialiser l’espace et sécréter des infrastructures.
Même dans nos « états de droit », de véritables mafias locales saccagent les milieux pour faire de juteux profits.
Nombre de braves gens s’agitent pour rendre constructible le plus densément possible leurs lopins de terre en raison d’une tare inhérent à notre espèce : la cupidité.
Des collusions s’instaurent entre les élus locaux et le monde des affaires pour exploiter, rentabiliser, spéculer au grand détriment du vivant.
La Nature se meurt et les gouvernants, les médias, les scientifiques parlent d’or pendant que localement, sur le terrain, la cancérisation de l’urbanisation perdure, chaque ville moyenne devenant une métastase étendant autour d’elle ses zones pavillonnaires, ses ronds-points, ses centres commerciaux et artisanaux.
En utiles radicaux (que l’idiot confond avec l’extrémisme), allons à la racine du problème.
Les spéculateurs coulent du béton et du bitume parce qu’ils rencontrent des clients à exploiter.
L’origine du mal est la croissance démographique infinie sur une planète non extensible.
Or, le dogme ressassé voudrait que la population doit croître constamment sous peine du redoutable vieillissement, du déclin, du non paiement des obsédantes retraites.
L’absurdité du raisonnement des adeptes de la croissance démographique n’effleure pas les commentateurs et les récitants conditionnés.
Croître pour croître infiniment aboutit à une subversion de la Terre.
Les dévots de ce dogme et les démographes officiels se veulent rassurants : après l’explosion contemporaine de la croissance de la population humaine viendrait un temps de ralentissement de ce processus.
Pour le nationaliste et pour les soumis de la théocratie, les «bons» doivent faire massivement des enfants pour perpétuer la race «supérieure», la culture, selon les injonctions du «créateur» : «croissez et multipliez, emplissez la terre».
Pour les « wokistes », il faut massivement accueillir l’immigration pour favoriser la créolisation de la population.
Voilà pourquoi les voix politiciennes, d’un côté et de l’autre de l’échiquier partisan, sont muettes sur la problématique fondamentale de la démographie.
Alors, permettez à l’avocat de la Terre, des oiseaux, des forêts et de l’eau de blasphémer et d’appeler à la sobriété essentielle : celle des naissances dans le monde.
Bien sûr, cet appel se double d’un respect de la liberté individuelle.
D’ailleurs, il ne s’agit pas de ne plus faire d’enfant, mais d’en faire moins, pour les aimer davantage et leur offrir une vie meilleure et asseoir cet impératif écologique sur une prise de conscience libre et éclairée et ce d’autant que, comme le dit l’humoriste : «La vie est une maladie héréditaire, sexuellement transmissible et toujours mortelle» et BALZAC a pu écrire : «Mettre un enfant au monde, c’est offrir un otage au malheur», d’autant que la vie n’a pas encore trouvé le grand secret et que, pour l’heure, tout finit mal.
Comment stopper la croissance démographique ?
L’Etat, garant de l’intérêt général, ne saurait régir la vie de chacun et imposer comme dans les régimes totalitaires un nombre limité d’enfants.
Le biocentrisme aime la démocratie, pas les fascismes.
La limitation des naissances doit résulter d’un progrès de l’éducation et de l’absence de toute incitation financière à procréer.
L’objectif n’est pas de faire disparaître l’espèce pour sauver toutes les autres, mais de réconcilier l’humain et l’ensemble de la biodiversité.
«Faire des enfants tue» devrait plutôt s'énoncer : «faire trop d’enfants tue».
Choquant le nationaliste bigot, je préconiserais l’inversion de la progression des allocations familiales en les subordonnant non au nombre d'enfants mais aux besoins de la femme.
Choquant le « wokiste », je préconiserais des mesures de frein des mouvements de populations sur la planète en réduisant les causes de ces déplacements massifs, causes au nombre desquelles figure l’excès de natalité dans certains pays croupissant sous le joug des religions et traditions aliénantes pour les droits et l’émancipation des femmes.
Concilions toujours responsabilité et liberté.
L’objectif est de permettre le maintien de toutes les espèces vivantes en leur laissant des sites vierges d’exploitations et d’artificialisation en Europe, aux Amériques, en Afrique et Asie.
La Terre doit demeurer la planète de la vie et non des seuls humains.
Par ailleurs, constatons que le nombre ne fait pas tout et que l’harmonie du vivant repose aussi sur les modifications du comportement des hommes envers les autres espèces, d’où notre absolue condamnation de la chasse, des biocides, des mesures contre nature.
Il faut le dire : vite, une révolution culturelle !
Gérard CHAROLLOIS