Les responsables et coupables

A l’heure où les dirigeants politiques du monde tiennent des discours vertueux sur la mort de la biodiversité, sur les menaces sur le climat, où se succèdent les conférences internationales consacrées aux maladies de la planète victime d’homo-economicus, les agressions, les destructions, les crimes contre le vivant perdurent.
Le fusil, les pesticides et l’aménagement/déménagement de la nature des obscurantistes tuent, polluent, expulsent le vivant.
Quelques faits divers illustrent cette nocivité :
Un ex-vice-président de l’office national de la chasse et de la faune sauvage devenu OFFICE DE LA BIODIVERSITE, chasseur et pisciculteur, tue une aigrette-garzette, oiseau rare, de couleur blanche. Devant le juge, il affirme avoir voulu assassiner un grand cormoran, oiseau de couleur noire.
Le tribunal prononce une sanction dérisoire et parfaitement incitative à réitérer ce crime contre la nature.
Ces jours-ci, une louve a été pendue devant la mairie d’un village SAINT-BONNET-CHAMPSAUR, dans les HAUTES-ALPES. Récemment tuée par balle, la louve laissa sur le sol des traces de son sang.
Dans ce département, un élu local avait remis, à titre de provocation stupide, une queue de loup lors du départ du préfet.
Je sais, le manque d’iode favorisa le crétinisme dans cette région, mais le frais existe de nos jours !

Dans les PYRÉNÉES, le pouvoir macronien renonce à poursuivre un plan ours, encourageant ainsi les arriérés qui refusent la présence de cet animal emblématique, animal abondant en Espagne et parfaitement accepté par les populations.
Le conseil d’état, suite à un arrêt de la cour de justice de l’Union Européenne, censure les arrêtés permettant les braconnages de petits oiseaux à l’aide de gluaux, pentes et lacets.
Le monarque ordonne à sa ministre de prendre de nouveaux arrêtés pour autoriser ces massacres d’alouettes, de grives et accessoirement et clandestinement d’ortolans.
Mais le monarque fait de l’écologie !
Je me souviens d’un temps, pas si lointain, où de manière folklorique et farfelue, des agités du MEDOC menaçaient de tout casser et de faire la révolution si on ne les laissait pas tirer la tourterelle des bois migratrice en mai.
Les ministres et les préfets de GIRONDE confondant Tartarin et d’authentiques révolutionnaires, n’osaient pas faire appliquer la loi.
Ce sont les associations qui firent le travail, saisir la justice pour faire dissoudre les organisations de braconniers et la chasse cessa, en grande partie, sans que le MEDOC soit à feu et à sang.
Les chasseurs braillent dans les rues, menacent et brandissent leurs bulletins de votes, et les petits politiciens inconsistants se couchent.
Or, la chasse ne représente nullement la force électorale qu’affirme la propagande du lobby.
Les chasseurs sont moins d’un million et la plupart des candidats, surtout les candidats conservateurs, flattent ce petit électorat résiduel.
Entre MACRON et BERTRAND, l’ennemi de la terre ne saura plus lequel aimer !
Si les pseudo-élites, les gouvernants, les préfets, les procureurs, tenaient un langage fort et clair, les tueurs d’aigrettes, de loups et d’ours ne seraient pas encouragés dans leurs exactions.
A l’instar de la chasse à la tourterelle en mai, en GIRONDE, les autres pratiques s’effondreraient si les institutions en charge de l’état de droit montraient un peu de courage et de lucidité.
La protection de la Nature est un impératif premier.
Malmener la biodiversité n’est pas une opinion, mais une arriération.
Les clercs le savent mais par mépris du peuple, ils éprouvent une gêne à le dire.
Apprendre le respect de la vie est un devoir.
Certains pusillanimes disent : « c’est leurs traditions. Les amateurs de pentes et autres pièges le font parce que d’autres le firent avant eux et qu’ils ont toujours vu cela se faire ».
Et voilà, la justification de tous les crimes de l’histoire.
D’aucuns ajouteront lâchement : « laissons faire ces braconniers sénescents attachés aux usages de leurs pères en considérant que les pesticides, les infrastructures de transports, l’artificialisation des sols, les pollutions tuent bien davantage ».
Alors, faut-il ajouter la peste au choléra ?
Oui, l’agrochimie, les routes, l’urbanisation détruisent massivement, mais ces faits justifient que l’humain aborde le vivant avec plus de compassion.
La chasse en plus, c’est la chasse en trop.
D’ailleurs, sociologiquement, le porteur de fusil quitte bien souvent son arme pour promener son bidon de poison agricole.
Je ne ferai pas qu’incriminer la chasse, mort/loisir, mais je constate que les ennemis de la terre sont cohérents dans leurs malfaisances.
Les élus pro-chasse aiment les déviations, les lignes à très grande vitesse, le glyphosate et les néonicotinoïdes.
Oui, j’appelle à un moratoire sur la création de routes nouvelles quand on sait le nombre d’animaux tués sur un kilomètre de voie.
Oui, il faut interdire les biocides qui anéantissent l’entomofaune et avec elle les oiseaux insectivores ou occasionnellement génèrent des lymphomes aux humains.
Les vrais coupables, ce sont ces décideurs oublieux de leur devoir pédagogique.
Au lieu d’inciter à la vertu écologique, ils insultent le peuple en le rabaissant à une lie ignare et cruelle.
Oui, messieurs les banquiers, en mission en politique, vous qui dirigez les états : votre soumission à la chasse prouve l’opinion insultante que vous avez du peuple.


Gérard CHAROLLOIS

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