Entraide contre concurrence

Survie de chaque individu, survie de l’espèce et survie de la biodiversité représentent les grands défis auxquels se confronte l’humanité en mutation explosive.
Or, la secte qui dirige le monde est thanatophile. La science n’est pas prioritairement au service de la vie mais à celui de la spéculation financière.
L’espèce ne mesure pas les conséquences de sa croissance purement quantitative et nullement qualitative, puisque seul compte le profit immédiat des oligarques.
La nature se meurt, victime de l’exploitation forcenée des milieux, des êtres et des ressources.
Le culte de la concurrence, de l’entreprise privée et de la finance nie l’individu, l’humanité, la nature pour célébrer le profit.
Les médias formatés relatent que la Grèce, après huit ans de tutelle budgétaire par les organes de la secte libérale, recouvre présentement la liberté de s’endetter, sans contrôle préalable, sur le Marché. Bonne nouvelle pour les citoyens grecs ?
Nullement. Ils ne sortent pas du « tunnel de l’austérité » dans lequel s’enfoncent tous les peuples de la terre.
Les pensions de retraite des Grecs, réduits à la misère, ont chuté de 50% en huit ans.
Mais que dire de celles des Français et de tous les autres ?
Insidieusement, le Système mondialisé vampirise les hommes pour l’unique intérêt d’une poignée de bénéficiaires qui, en échange, financent le maintien du système.
Ainsi, le gel du point d’indice durant plusieurs années, l’augmentation des taxes (CSG) et une inflation moyenne de 2% l’an aboutissent au même résultat que les baisses de revenus infligés ailleurs.
Dans le même temps, très officiellement, les revenus des actionnaires s’accroissent de 12% au dernier trimestre.
Les « premiers de cordées » pillent les ressources à l’abri des politiques poursuivies par ceux qu’ils ont fait élire par des peuples captifs.
Nous ne sommes pas en présence d’un phénomène conjoncturel, d’un effort temporaire, d’une passe difficile. Ce processus perdurera aussi longtemps que l’imposture fera illusion.
Le point d’indice des salariés demeurera gelé, les garanties sociales seront démantelées, les énergies, les intelligences seront orientées à la mise au point d’un nouveau gadget électronique, alors qu’il faudra faire l’inverse, à savoir, accroître la dépense publique, redistribuer les richesses, orienter la recherche vers la lutte contre la souffrance et la mort.
Il y eut de vrais progrès sociaux et économiques entre 1945 et 1973 en Occident, grâce au rôle essentiel du « collectif » dans la conduite de la politique économique et sociale. Ce « collectif » s’appelle l’Etat, qu’il soit provincial, national ou fédéral n’a aucune importance. L’Etat doit servir le bien-public, l’intérêt général et orienter les avancées technologiques vers ces buts supérieurs. Entre 1945 et 1973, 50% de l’économie était contrôlée par le public et l’Etat ne se finançait pas sur le Marché.
Le dogme de la « réduction de la dépense publique » ne sévissait pas.
La prise du pouvoir mondial par la secte conduit aux résultats que tout observateur objectif constate.
L’humain est abandonné face au processus de vieillissement, à la maladie et aux accidents de la vie dont il est rendu responsable sans que la science soit mobilisée.
La mort de la nature est déplorée, dans le verbe et non dans l’action, par les agents du marché et même niée par les plus arrogants et les plus imposteurs.
La vérité est que l’homme est un animal social qui ne peut vivre, s’épanouir et se préserver que par le collectif et la solidarité.
Privé du soutien de la société, le plus farouche des individualiste, (tendance TRUMP et MACRON) ne survivrait pas longtemps dans une quelconque jungle.
C’est l’entraide qui fait l’humain.
C’est la négation de cette entraide qui putréfie leur société thanatophile où l’argent constitue la vraie religion.
Mais à la différence des idéologies antérieures et des puissants des temps passés, la secte maîtrise merveilleusement le mécanisme de manipulation des peuples.
Sous des apparences démocratiques, tout en feignant de respecter les libertés publiques de l’expression et de la pensée, la secte « libérale » guide les peuples, fait les élections, instille sa culture.
Voilà pourquoi le sort des individus, des peuples et de la nature demeure sous le signe de la mort.
Saluons tous les révolutionnaires du passé qui, malgré leurs erreurs et leurs fautes, portaient l’espoir d’un monde meilleur. Mais, sachons que la Révolution de demain visera non pas à changer le monde mais à le sauver en mettant la vie au centre des valeurs : vie de chaque individu possédant un intérêt légitime à vivre dès lors qu’il est conscient d’être, vie de toutes les espèces sans lesquelles l’aventure du vivant n’existerait pas.

Gérard CHAROLLOIS

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