L’or : un métal qui les fascine

La France possède l’un des plus grands domaines maritimes du monde et une riche biodiversité grâce à ses possessions, départements et territoires d’outre-mer.
Mais les Français, héritiers du catholicisme, du rationalisme post-cartésien, amateurs d’abstractions et trop souvent étrangers au réel, n’aiment pas la nature.
Il suffit de comparer le nombre de militants dans les associations de protection de la nature en France (cinquante mille), en Angleterre, en Allemagne, en Scandinavie (cinq cent mille dans chaque pays).
Ici, plus que partout ailleurs, les lobbies contre nature règnent par la corruption et les connivences et ce d’autant que ces corruptions ne sont pas suffisamment sanctionnées judiciairement et par une opinion publique blasée et résignée à la médiocrité morale des décideurs.
Nos voisins sont beaucoup plus sévères pour les compromissions entre élus et lobbyistes et affairistes.
Parmi les joyaux écologiques, les paradis de la nature, nous possédons la Guyane avec sa flore et sa faune équatoriales luxuriantes. Pour son malheur, ce territoire recèle en son sous-sol du minerai d’or suscitant la convoitise des cupides qui n’hésitent pas à polluer gravement les eaux et les sols pour extraire ce métal en recourant à du mercure ou du cyanure.
Petits mafieux et grands gangsters du monde des affaires ne reculent devant rien pour faire du profit.
Ils empoisonnent sans regret la nature au même titre que pour faire de l’argent, ils vendent du tabac (poudre à cancer), de l’alcool, de l’amiante, des perturbateurs endocriniens, des insecticides, des fongicides, des herbicides et des armes merveilleusement efficaces.
Jamais aucun assassin affairiste ne répondra de ses crimes devant une cour d’assises pour avoir compromis la santé des hommes et la survie de la nature par sa quête du profit.
La contemplation de ces comportements criminels devrait nous édifier sur la véritable nature de l’homme, animal si souvent nuisible, lorsque la fièvre du profit l’anime.
Une firme un peu canadienne, un peu russe et sans doute autre chose, se propose d’ouvrir une mine d’or en forêt guyanaise, entre deux réserves naturelles et à plus de cent kilomètres d’une ville. Son projet comporte l’extraction de quatre vingt tonnes d’or susceptible de lui prodiguer un revenu de trois milliards d’Euros.
Pour une telle somme, un adepte du « libéralisme économique » assassinerait bien la planète entière en évoquant en guise d’excuse que cela créerait sept cents emplois en CDD.
Le projet consiste à ouvrir une tranchée de deux kilomètres de longueur sur 600 mètres de largeur et 200 mètres de profondeur.
Bien sûr, il y aura utilisation massive d’extracteurs chimiques à haute toxicité et la création de pistes et infrastructures lourdes pour véhiculer le minerai et amener l’énergie.
Que fera le gouvernement français ?
Il devrait, bien évidemment, refuser cette opération spéculative contraire au respect de la biodiversité et je ne doute pas que l’actuel ministre de l’écologie désapprouve fondamentalement cette agression contre la forêt amazonienne.
Mais Nicolas HULOT a reçu le lot de son ralliement au pouvoir, à savoir l’abandon de l’aéroport de NOTRE-DAME-DES-LANDES et il n’a pas le rapport de forces favorable nécessaire pour combattre l’appétit insatiable des oligarques.
Aussi, il serait étonnant que dans le contexte politique du jour, sous le règne de l’argent, la Guyane préserve sa nature.
Nous vivons une époque sinistre où des peuples-enfants, manipulés par les forces d’argent, oublient que la vie vaut mieux que le profit d’une poignée de parasites sociaux à la tête des firmes et de la finance.
Le dieu des chrétiens aurait déclaré : « Les premiers seront les derniers ».
Voilà un juste programme que devraient intégrer ceux qui n’utilisent les religions que pour endormir le troupeau et qui servent les intérêts des « premiers de cordées ».
Les personnages conceptuels de l’Histoire ont des paroles fortes que les maîtres du temps invoquent ou occultent selon leurs besoins.


Gérard CHAROLLOIS

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