Il faudra un jour faire le procès de NUREMBERG des lobbies qui empoisonnent, exploitent, détruisent le vivant et la santé humaine pour faire de l’argent.
Ces criminels et leurs complices dans les appareils d’état qui sacrifient l’écologie et le bien public aux appétits des firmes et de leurs actionnaires doivent répondre de leurs exactions, d’une part devant l’histoire, d’autre part devant des tribunaux.
L’Assemblée Nationale française vient d’adopter, en première lecture, une inutile loi sur l’agroalimentaire, modèle de ces textes creux que dictent les lobbies aux très petits politiciens inconsistants qui servent leurs intérêts.
Le glyphosate, herbicide très répandu, ne sera pas interdit. Il faut attendre que le lobby agricole et ses firmes du poison « trouvent une solution de rechange ». Concrètement, le glyphosate sera interdit le jour où MONSANTO proposera une autre molécule, tout aussi nocive, sous un autre nom.
Les insecticides pourront anéantir les populations d’insectes qui se sont effondrées de 80% en une quinzaine d’années.
Les abattoirs ne seront pourvus de vidéosurveillance qu'à titre expérimental et sur le principe du volontariat. La proposition de loi imposant cette présence de caméras sur les lieux d’abattage a été écartée.
Le 16 mai dernier, les députés affaiblissaient la loi littoral de 1986 en autorisant les maires à octroyer à leurs électeurs des permis de construire dans ce que la doctrine appelle « les dents creuses », c’est-à-dire sur des terrains libres de béton séparant des habitations.
Or les élus locaux délivreront des permis de construire à des administrés soucieux de valoriser leurs petits lopins de terre en toute bonne conscience et sur l’antienne « une maison sur mon héritage de 1000 M2 ne va pas anéantir la biodiversité » ! Couler du béton rapporte davantage que planter des arbres !
Comment le maire résisterait-il à la bien modeste supplique de son électeur soucieux de vendre au meilleur prix son terrain ?
Voilà comment des milliers d’immeubles remplaceront des espaces verts en zone littorale.
Le gouvernement autoriserait une firme russo-canadienne à exploiter une immense mine d’or en GUYANE, dans l’Amazonie française, au détriment de cette biodiversité la plus florissante au monde.
En un mot, le pouvoir se soucie autant de préserver la nature que de sauvegarder les droits sociaux.
Seuls les intérêts des lobbies déterminent les décisions, ce qui confirme que le Système est incapable de s’adapter aux défis éthiques de la prévalence de la vie sur l’argent qui corrompt tout.
Il serait pourtant possible de rompre avec la logique du Système sans ralentir la marche du progrès qui réside dans l’amélioration de la condition humaine et dans le recul de la souffrance, de la maladie, du déclin et de la mort.
La priorité doit être donnée, non plus à la spéculation, à la quête du profit, à une croissance purement quantitative, mais dans le choix des recherches et des innovations bénéfiques au mieux-être, à la maîtrise de ce qui afflige.
Mais il est tellement plus rentable de vendre des biocides à l’agriculture que de mettre au point de nouvelles thérapeutiques.
LABRUYERE l’avait justement énoncé : « l’esprit marchand pousserait des hommes à se battre pour vous vendre la corde qui servirait à les pendre ».
Le génial fondateur de la firme APPLE mourut d’un cancer du pancréas. A-t-il un temps regretté de n’avoir pas utilisé son intelligence supérieure à la seule recherche qui lui aurait sauvé la vie ? A quoi sert l’argent lorsque le génie doit mourir ?
Comme le proclame le titre du dernier livre de notre ami Armand FARRACHI, nous assistons au triomphe de la bêtise. Le législateur nous offre si souvent l’éclatante démonstration en ménageant les lobbies qui ne sont que des terroristes qu’il faudra juger pour leurs crimes contre le vivant.
Pour masquer leurs méfaits, ces lobbies osent se comparer aux associations, aux syndicats, aux partis, tous mouvements d’opinions qui, pour être souvent contraires, n’en sont pas moins respectables.
Ce qui caractérise le lobby, le distingue fondamentalement de l’association, du syndicat, du parti politique, est qu’il ne sert pas une idée, une vision éthique. Son objet et sa force tiennent en un mot : l’argent.
Le lobby ne cherche pas à convaincre mais à corrompre.
Il n’est pas une structure participant loyalement, contradictoirement à la vie démocratique.
Le lobby est une nuisance pour la démocratie car il intrigue, achète les élus, finance les campagnes électorales, commandite et au besoin falsifie des études pseudo-scientifiques.
Contre l’intérêt général et le bien public, il entend faire prévaloir les sordides intérêts de ceux qui paient et qui veulent vendre de l’amiante, du tabac, de la chasse, des pesticides, de la chimie dangereuse.
Le lobby n’a rien à faire de la justesse de sa cause. C’est l’âpreté du gain, la frénésie du profit qui l’habite.
L’Union Européenne tente de rendre plus transparent le lobbying. Effort méritoire mais insuffisant.
Il faut sanctionner les corruptions et collusions financières entre affairistes et politiques.
Quant à beaucoup d’exploitants agricoles, ils défendent farouchement leurs pesticides dont ils sont si souvent eux-mêmes victimes.
Cupidité ! Quand tu nous tiens !
Gérard CHAROLLOIS