Pourvus de moyens financiers colossaux, possédant les canaux d’informations et maîtrisant parfaitement le mécanisme de manipulation des masses, les lobbies, les firmes, la finance conduisent ce monde à sa perte.
La nature est assassinée et le vivant ne vaut qu’à l’aune de sa seule rentabilité.
Face au Système, mon slogan sera : Contre tout ce qui est Pour. Pour tout ce qui est contre.
Conscient de ce que l’écologie politique gangrénée par des opportunistes sans convictions allait s’évanescant et que la cause du vivant serait sacrifiée, j’ai proposé, en 2016, ma candidature à la représentation de la seule pensée neuve qu’ait produite le siècle.
Mon analyse a été malheureusement confirmée par les faits.
L’an passé, après le suicide du parti écologiste, j’ai invité les écologistes, les animalistes, les femmes et hommes de progrès à s’unir dans une Force Pour le vivant qui, en harmonie avec toutes les forces de mieux et d’insoumission, agirait pour l’arbre, l’animal et l’homme.
Je remercie ceux qui se réunirent le 15 octobre 2016, à PARIS, à cet appel.
Dans les semaines qui suivirent, automne oblige, les partis animalistes se multipliaient comme champignons après la pluie.
C’est que l’idée devait être bonne.
Observons, pour se consoler, que ce syndrome pathologique parfois létal affecte presque tous les courants de pensées, avec pour cause le narcissisme humain, trop humain.
Je constate donc l’impossibilité de rassembler les militants de la cause du vivant et j’en tire la conséquence qu’il faut encore faire œuvre pédagogique, susciter la réflexion, élever le débat et le niveau de conscience et de compréhension des mécanismes funestes à l’œuvre dans une société malade.
Comment s’étonner de ce que les temps ne soient plus ceux du progrès ?
Dévastation de la biosphère, malfaisance de la chasse, persistance de la tauromachie, régression des droits sociaux, profits maximums pour la finance et altération des conditions de vie des citoyens anesthésiés, prospérité de l’économie et détresses sociales sont les fruits vénéneux d’un système parfaitement cohérent dans sa thanatophilie, dans sa nocivité, un système religieux du profit aboutissant à faire produire des biens par des esclaves, dans les régions pauvres du globe, dans des régions sans aucune norme environnementale, pour les vendre à des chômeurs culpabilisés, dans des régions naguère prospères.
Je n’ai pas pu constituer une force politique de nature à enrayer le processus d’anéantissement à l’œuvre.
Je ne suis pas de ces bonimenteurs qui confondent le bruit qu’ils font pour exister et les résultats qui seuls importent.
Non, les gouvernants du jour n’édicteront pas le dimanche sans chasse, n’interdiront pas la tauromachie, ne changeront pas les normes d’élevages concentrationnaires, n’adouciront pas les modes d’abattage des animaux, ne réduiront pas le bétonnage et l’asphaltage, ni les tonnages d’insecticides en agriculture, pas plus qu’ils n'inverseront le processus de dégradation du niveau de vie des salariés et de la qualité des services publics.
Bien sûr, il faut lutter, se mobiliser, revendiquer, mais en ayant la lucidité de savoir que pour un mieux, en toute chose, il faudra changer les hommes et dissiper le paravent des impostures.
Il ne serait pas honnête de laisser croire à mes amis lecteurs qu’il en sera autrement.
Je me bats pour le vivant, mais aussi pour la vérité dans la vie publique.
Or ceux qui exploitent, spéculent, tuent, polluent sont puissants, structurés en lobbies corporatistes, dotés d’argent et de relais dociles dans l’appareil d’Etat.
Pour accomplir la révolution nécessaire, nous devrons unir toutes les oppositions au système.
Sans cette unité, il n’y aura pas d’accès à la sortie de secours.
Mais revenons au très concret : le gouvernement français autorise, fait édifiant, la tuerie de quarante loups durant une année : de l’été 2017 à l’été 2018.
18 loups ont déjà été tués officiellement, en trois mois.
A ce rythme, la mafia agrocynégétique ne pourra bientôt plus déclarer ses exactions contre nature, le quota étant atteint.
Le « pas vu, pas pris » pourvoira et la démission de l’Etat qui céda quarante loups aux ennemis de la terre n’aura servi qu’à laisser croire que le loup n’était pas une espèce protégée.
Sacrifié le loup sur l’autel de la rentabilité de la montagne, comme le sont tous les autres animaux sauvages ou d’élevage, comme le sont les humains eux-mêmes voués au profit et à l’asservissement à l’horreur économique.
Alors, unissons-nous contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre.
Contre quoi : la chasse, l’artificialisation de l’espace, l’empoisonnement du milieu naturel, la loi du profit, les équilibres budgétaires au détriment du bien public et l’économie au service d’un Marché qui détruit le vivant.
Le devenir de l’arbre, l’animal et l’humain est identique et dépend de notre capacité à muter.
Entrons en Résistance contre le monde de l’homo economicus.
Travaillons à l’émergence d’un monde hédonique altruiste.
Gérard CHAROLLOIS