Lors des débats politiques ayant précédé la primaire de la droite affairiste, l’écologie, la nature, la condition animale et même l’anthropocentrique «environnement » ne furent évoqués négativement que pour assurer au lobby de la chasse que le loisir de mort représente une saine « gestion de la faune» et pour affirmer aux entrepreneurs conquérants, chevaliers de la croissance et de l’emploi, qu’ils ne seront plus entravés dans leurs spéculations par un stupide principe de précaution (L’environnement : ça commence à bien faire).
Lors des primaire de la gauche, la nature, la condition animale furent peu évoquées et l’écologie se résume à des choix techniques, des planifications écologiques, des transitions énergétiques, offrant des occasions de croissance nouvelle.
Durant leur dernier débat, Manuel VALLS rappela son attachement au nocif projet d’aéroport de LOIRE-ATLANTIQUE, Benoît HAMON refusant cette agression contre la nature et mentionnant furtivement la disparition des espèces et notamment des primates.
Quant à l’écologie politique, il faut bien objectivement constater son évanescence, son silence assourdissant.
Elle a été victime des jeux d’appareil, là où il fallait une ouverture, un vaste rassemblement, un éclatement des comités Théodules groupusculaires.
L’écologie politique est en passe de perdre la bataille culturelle, celle des valeurs parce que ceux qui s’en réclament n’assument plus le défi éthique.
Tout part d’une définition de ce qu’est la pensée écologiste malmenée par les insuffisances des uns, les récupérations des autres, les caricatures des lobbies menacés par cette approche subversive.
J’en donne ici ma définition claire et simple.
L’écologie part d’un fait établi et pose une question découlant de ce fait objectif, incontestable.
Posons la définition. Énonçons ce qui constitue l’ossature de l’éthique écologiste.
L’espèce humaine, par sa croissance infinie, par sa maîtrise absolue, peut-elle anéantir toutes les autres formes de vies sur la planète ?
Poser cette question et y répondre définit l’écologie qui ne saurait résider dans un choix technique de production d’énergie, dans la fermeture d’un robinet en se lavant les dents, dans le souci de manger bio pour préserver sa santé, dans une technophobie irrationnelle.
Peut-on admettre la mort de toutes les autres espèces vivantes ?
La question est éthique et fondamentale.
Or, pour répondre à cette interrogation cruelle, il faut repenser l’économie, le social, la politique, la société en un sens biophile, c’est-à-dire axé sur la valorisation des êtres vivants par-delà leurs appartenances.
Aucun discoureur, aucun agitateur d’estrade, aucun acteur en représentation sur la scène politique ne relève ce défi.
Ils font de la technique là où il faut penser la radicalité.
Radicalité !
Voilà, les écologistes biocentristes sont des « extrémistes », des « intégristes », des ultras marginaux et irresponsables !
Bien sûr, mes amis lecteurs savent, eux, ce que signifie « radicalité ».
Nul extrémisme farfelu dans notre pensée et nos actions.
La radicalité implique d’aller à la racine des problèmes, au fondement d’une éthique, à l’essence d’une politique.
En refusant la radicalité, on refuse d’être ce que l’on est pour ne devenir que des petits gestionnaires incolores, indifférenciés.
Si l’écologie veut gagner la bataille politique, il faut gagner préalablement la bataille culturelle, celle des valeurs.
Cela reste à construire, comme le prouve l’ignorance de 55% de nos concitoyens qui, justement en LOIRE-ATLANTIQUE, opinèrent contre l’intérêt général de la préservation de la nature et pour les sordides intérêts d’une société privée et de ces relais dans le personnel politique.
Gagnons la bataille culturelle, en mangeant bio, non pas uniquement pour prévenir le cancer, mais aussi pour sauver les papillons et les fleurs sauvages.
Gérard CHAROLLOIS