Le scénario de l’élection présidentielle en 2017, clé de voûte de la politique Française, n’offre guère d’inconnues.
A l’issue du premier tour, deux candidats sélectionnés seront, d’une part, la leader de la droite nationaliste, et, d’autre part, futur président, soit le candidat de la droite de la finance, assuré de l’emporter au second tour, soit le candidat dit socialiste, en fait centriste, dont la victoire, au second tour, sera probable bien que moins assurée. Le report des voix conservatrices et réactionnaires, du premier tour, sur le candidat « centriste », sera moindre que le report des électeurs dits de gauche en faveur du candidat du Marché, dans la situation inverse.
Toutefois, pour que le candidat prétendument « socialiste » soit qualifié à l’issue du premier tour, pour qu’il devance le candidat de la droite de l’argent, il lui faut éviter la dispersion des voix dites de « gauche ». Son score ne doit pas être amoindri par la présence d’un candidat du Front de gauche et d’un candidat écologiste.
C’est la peur du syndrome du 21 avril 2002.
Ainsi, concrètement, pour nommer les acteurs de la pièce, François HOLLANDE, candidat du « centre gauche », pour passer l’épreuve du premier tour et affronter Marine LE PEN, au second tour, doit obtenir davantage de suffrages que le candidat du parti des affaires dont le nom sortira de la primaire de la droite de l’argent.
A cette fin, pour triompher au premier tour, François HOLLANDE doit dissuader Cécile DUFLOT, qui en rêvait, de se présenter et de ne pas lui retirer 3% des suffrages, mission nullement impossible.
Il suffira de prendre de vertueux engagements sur la « transition énergétique », la volonté d’appliquer la COP21, de favoriser l’économie verte, de garantir une avancée sociale et écologique et surtout d’assurer au parti écologiste la conservation d’un groupe parlementaire dans l’assemblée » nationale à élire en juin 2017.
Le président sortant pouvait souhaiter, tâche plus ardue, convaincre le bouillant leader du Front de gauche de ne pas se présenter. Peu probable qu’il y parvienne même en invoquant la mobilisation républicaine contre une «extrême-droite » instrumentalisée, selon les éléments de langage, modèle de langue de plomb remarquablement efficace pour pérenniser la classe politique et faire voter au canon les « anti-fascistes » .
Faute de neutraliser la gauche de la gauche, les médias, aux mains des oligarques, pourront la disqualifier en la dénonçant comme « extrémiste », « radicale », « ringarde » et, stratégie nouvelle, le pseudo-parti socialiste cherchera à briser le parti de droite pour attirer ses éléments les moins caricaturaux, les plus présentables, réduisant le parti « LES REPUBLICAINS» à son noyau le plus réactionnaire coincé entre un centre gauche très « libérale » et un Front National plus populaire et social que cette droite par trop liée au monde des affaires.
L’unité autour du président sortant ne sera toutefois pas aisée à réaliser, la manœuvre de (grande coalition), débauchage de centristes amorcée aux lendemains des régionales ne sera envisageable que si la primaire de la droite sélectionne le candidat répulsif.
Quelle que soit l’issue de la pièce, les amis des BOLLORE, BOUYGUE et consorts n’ont guère de souci à se faire.
Leurs intérêts sont bien gardés.
Les adorateurs du Marché seront élus, y compris par ceux qui votent en se pinçant le nez, persuadés qu’ils font ainsi leur guerre d’Espagne contre le fascisme !
Je précise, à ce stade, que ce raisonnement est une analyse et nullement une préconisation personnelle.
Je décris objectivement, à un moment donné, en fonction des événements prévisibles la stratégie des acteurs.
Maintenant, voici ce que je pense :
Et le vivant, dans cette petite cuisine, sur de bien petits feux ?
Il est ignoré, torturé, détruit, saccagé par une classe politique nocive.
Ne les laissons pas faire.
J’entends que le parti de la vie ne soit pas absent du rendez-vous avec les citoyens.
Non, ne négocions ni honneur de pacotille, ni postes électifs, ni nominations inutiles.
Ces hochets dérisoires ne nous intéressent nullement, dès lors qu’il est prouvé que la présence d’étiquetés écologistes au pouvoir n’apporte strictement rien, en l’absence d’un rapport de forces favorable à la nature.
Refusons la langue de plomb des professionnels du spectacle médiatico-politique, verbiage peuplé de clichés flous, de grandes proclamations tellement vagues que rien de concret et de tangible ne résulte de ces éléments de langage.
Oui, on peu négocier, mais sur des acquis certains et déterminés.
En aucun cas, François HOLLANDE ne peut espérer notre retrait et notre soutien, s’il ne fait pas cesser immédiatement les massacres de loups perpétrés par les arriérés des lobbies agro-cynégétiques, électeurs ultra-réactionnaires, franges minoritaires et archaïques du corps social.
Nous demandons, ce qui peut être satisfait sans aucune dépense publique nouvelle :
- La prise d’un arrêté ministériel interdisant la chasse à courre ;
- L’abandon du projet d’aéroport à NOTRE DAME DES LANDES ;
- La création d’une réserve biologique, Rémi FRAISSE, à SIVENS ;
- L’engagement que dans les six mois de la législature à venir, l’article 521 – 7 du code pénal soit modifié afin de supprimer la dérogation autorisant la torture des taureaux.
Certes, bien d’autres changements à un monde qui va vers sa perte pourraient être exigés, mais le principe de réalité commande d’ajuster nos objectifs à ce que nous représentons, actuellement, dans le corps électoral.
Les exigences que je formule, combattues par les lobbies de la mort, recueillent le soutien d’une majorité de nos concitoyens.
Bien sûr, il est plus facile de promettre une « transition énergétique » et de disserter sur la nécessité de changer la politique, de bâtir une nouvelle société et une démocratie avancée comme le déclamaient déjà des hommes politiques en 1970.
Sortons des discours creux, des imprécations verbeuses pour agir vraiment, honnêtement, en faveur de la nature et du vivant.
Notre devoir est de faire reculer la cruauté, le massacre de la vie, d’obtenir l’adoption de mesures effectives que nous n’obtiendrons qu’en constituant une force capable d’imposer à la classe politique ces avancées.
En 2017, le parti de la vie doit avoir une voix qui compte.
Je me propose, avec vous, de mener ce seul combat qui vaille, celui d’une écologie dégagée de l’anthropocentrisme, d’une écologie de réconciliation de notre espèce avec la biosphère.
Gérard CHAROLLOIS