Je souhaite que le vivant intègre le cœur de la politique et que le nouveau contrat social repose sur l’écologie, choix de la vie, et non sur une économie libérale, choix de l’exploitation exacerbée.
Ignorant les débats, les confrontations d’opinions contraires, notre époque est celle des dogmes propagés par les médias et les commentateurs agréés, sujets de la finance.
Parmi ces dogmes exonérés de tout esprit critique figurent le natalisme, le mythe de la vertu de la croissance démographique, la fable des nouvelles générations devant être toujours plus nombreuses pour financer la retraite des aînés, le postulat du dynamisme social lié à l’augmentation infinie de la population.
Faire des enfants demeure une injonction de la pensée officielle.
Les villes deviennent tentaculaires, déshumanisées, polluées, névrosantes, coupées de la nature, cernées de béton et de transports bruyants.
On entasse les humains dans des grands ensembles hors-sol, cadre de vie déprimant que l’habitant fuit dès qu’il dispose d’un jour de liberté, fuite de son enfer urbain qui le conduit dans d’autres sites tout aussi dégradés et grouillant de foules captives de touristes grégaires asservis à l’industrie du loisir.
La planète est malade de l’homme qui a acquis la maîtrise sur le monde, sans acquérir la sagesse de maîtriser sa pullulation.
A terme, il n’y aura plus d’espace pour les autres espèces vivantes et pas assez de ressources pour assouvir la boulimie humaine.
Ce d’autant que le système économique mondialisé stimule la quête du profit, l’exploitation sans frein, la cupidité érigée en horizon indépassable.
N’en déplaise à la pensée formatée, la croissance démographique est un défi majeur conditionnant l’avenir climatique, le sort de la biodiversité et la prospérité humaine.
Tout tissu cellulaire envahissant l’organisme qui l’abrite, finit par le tuer.
Non, ce n’est point par misanthropie que je déplore la nocivité d’une croissance démographique perpétuelle, dans un espace fini. Une philanthropie éclairée conduit à la recherche d’un équilibre compatible avec une biosphère diversifiée et une bonne qualité de vie.
Moins nombreux, les humains peuvent être plus prospères, plus hédonistes, moins contraints à un ascétisme déprimant.
Comment réduire la population humaine pour sauver la biodiversité et la qualité de la vie ?
Rappelons que pour un biocentriste, la vie est la valeur première et que tout être vivant possède un intérêt légitime à conserver la vie.
Je condamne, avec la plus grande indignation, un non-dit médical, inspiré par le libéralisme économique, réduisant la valeur des patients de plus de 70 ans, au prétexte « qu’ils ont fait leur temps, que la démence les attend, que la rentabilité hospitalière exige des choix ».
A contre-courant de cette pensée « libérale », j’affirme que la vie d’un centenaire ne subit aucune dévalorisation.
Le temps enrichit une vie et aucun délai de péremption n’est recevable.
« L’âgisme » relève d’une discrimination obscurantiste.
La mort d’un enfant révulse. Celle d’un vieillard n’est pas davantage justifiée.
On doit apporter à tout vivant les meilleurs soins et toujours lutter contre la souffrance, la déchéance et la mort.
Il est souhaitable que la science, manifestation de la raison, fasse reculer les échéances cruelles du déclin et du néant, pour l’individu et pour ceux qui l’aiment.
Ce n’est point en convoquant la mort que je préconise une diminution démographique, mais par la limitation des naissances.
Tout être jouit d’un intérêt légitime à vivre. En revanche, nul intérêt ne s’attache à une conception.
Je préconise une politique tournant le dos au natalisme mis en place par des gouvernements successifs, qui, aux siècles passés, rêvaient de garnir des armées et qui, aujourd’hui, aspirent à produire des cohortes innombrables de consommateurs – producteurs.
Devant les cadavres du champ de bataille de IENA, NAPOLEON énonça, résumant la doctrine du temps : « Une nuit de PARIS réparera cela ».
L’immigration découle et participe des déséquilibres démographiques.
Les régions du monde les plus défavorisées socialement, environnementalement, climatiquement et surtout politiquement subissent des taux de natalité incompatibles avec le maintien des conditions de viabilité de la terre.
Soumis à des obscurantismes religieux, travaillés par des haines ethniques, exploités par des chefs de guerres et des dictateurs prévaricateurs, des peuples malheureux fuient, au péril de leurs vies, leur enfer et se déversent par centaines de milliers sur l’Europe, provoquant, en retour, des réactions xénophobes des populations locales qui redoutent que ces arrivants importent, avec eux, la culture, les croyances, les mœurs à l’origine de leurs malheurs.
Insensible à la détresse extrême de ces victimes, le leader de la droite de l’argent, cherchant à détourner l’électorat de l’autre droite, celle du nationalisme populaire, a osé dénoncer « un tourisme social ».
En ces jours où des humains meurent étouffés dans des camions, où d’autres se noient dans la méditerranée, la vulgarité du propos discréditerait le personnage, s’il avait encore besoin de l’être.
La dignité recule, lorsqu’on insulte la misère.
La crise migratoire actuelle est imputable, entre autres, au criminel de guerre Bush, qui agressa l’Irak, sous un prétexte mensonger, exactement comme HITLER agressa la Pologne, en septembre 1939.
De cette guerre résulta, ce qui était parfaitement prévisible, pour tout observateur lucide, le déchaînement des haines communautaires, un chaos durable et l’émergence d’un monstrueux état islamique, sur les ruines de l’Etat Irakien.
Reste que les bons sentiments ne suffisent pas à résoudre le défi démographique.
L’émotionnel, le compassionnel méritent de s’exprimer, car on ne fera jamais une bonne politique avec de mauvais sentiment.
Toutefois, il faut aussi raisonner et examiner objectivement les problèmes.
C’est à la source qu’il convient de freiner l’immigration.
Comment ?
En analysant ses causes.
L’Occident, obnubilé par le commerce et ses règles perverses, frappé de nihilisme, plus sûr de ses armes que de ses valeurs, n’a rien compris aux fondements des déchirements des peuples du Proche-Orient et de certaines régions d’Asie et d’Afrique.
Sans doute, faut-il intervenir pour appuyer les éléments les plus éclairés de ces peuples, face aux fanatiques de la théocratie.
Mais, les drones, les assassinats ciblés, les bombardements ne suffiront pas à guérir la pulsion de mort des adorateurs des dieux.
Par-delà les missiles, il conviendrait, avant de renverser les régimes autoritaires, d’émanciper suffisamment de citoyens de ces pays, pour prévenir les affrontements tribaux confessionnels.
Les pseudo-démocraties occidentales, gangrénées par la finance et son conditionnement, valent mieux que les régimes autocratiques. Mais, ces régimes autoritaires, naguère, en Irak, chancelant, aujourd’hui, en Syrie, valent mieux que les théocraties fanatiques et tortionnaires, surgissant de leurs effondrements.
Tuer un dictateur, c’est facile.
Enseigner aux populations que nulle divinité n’exige le meurtre et la guerre, que chacun peut vivre sa vie, comme il l’entend, sous réserve de respecter autrui et qu’il n’y a ni peuple élu, ni peuple damné, exige d’être convaincu de nos propres valeurs.
Il faut, repoussant le relativisme, assumer le combat essentiel : celui de la culture et des valeurs, humanistes, pour les uns, biocentristes, pour nous.
Il est illusoire de vouloir établir en Egypte, en Syrie, en Irak la démocratie, aussi longtemps que dieu reste en embuscade, préparant les guerres saintes, les massacres de mécréants, l’aliénation des femmes, la négation du droit à la vie des homosexuels.
En déchaînant les passions qui couvent sous la cendre dans ces malheureuses contrées, nous exposons les populations aux atroces guerres civiles qui jettent hommes, femmes et enfants sur la route meurtrière de l’exil.
Cette situation apparaît grosse de menaces pour les équilibres mondiaux, pour la paix au sein des sociétés.
Alors, maintenant que les structures étatiques ont été ébranlées dans nombre de pays, l’ensemble de la communauté internationale a le devoir d’assumer les conséquences des crimes de l’administration républicaine américaine.
Cette communauté internationale doit intervenir, au besoin militairement, sous l’égide de l’ONU, pour protéger les populations de la fureur meurtrière des islamistes, car, par-delà un accueil généreux en Europe ou au Canada, ne doutons pas que tout humain souhaite d’abord vivre chez lui, pour peu qu’il y trouve paix, sécurité, prospérité.
Il paraît que la terre a la fièvre.
Symptôme d’un mal aisé à diagnostiquer.
L’espèce humaine l’empoisonne, torture la vie, maltraite l’animal, saccage la nature, oublie l’être au profit de l’avoir, mène des guerres révélant que l’humain abdique bien souvent le cœur et la raison.
Ne serions-nous pas sortis de la préhistoire , ou est-ce déjà un crépuscule ?
Rejetons les dogmes, la pensée plombée, le conformisme béat, les postures naïvement humanistes ou pseudo-mussoliniennes, cet étalage navrant du néant politique actuel, pour affronter les vrais défis du temps.
Cessons de croître et multiplier en nombre, pour croître en empathie et en bienveillance envers tout ce qui vit.
Laissons sa place à la nature et inventons un nouveau contrat social fondé sur les droits du vivant.
Gérard CHAROLLOIS