le crépuscule du pouvoir.

Un air de liberté souffle sur ce pays.

Les journalistes font enfin de l’investigations irrévérencieuses. Les juges osent mettre en examen. Les témoins parlent, parfois pour se venger d’une répudiation matrimoniale mais qu’importe.

Les sondages d’opinion, tellement fiables, qu’ils dérangent les perdants, annoncent une embellie.

 

Cela sent la chute, la fin de règne, l’attente d’un peu d’oxygène après tant d’années de contre-réformes arrogantes affublées du sceau de la modernité inéluctable.

Peut-être même que d’aucuns s’enthousiasment déjà confondant le soulagement qu’il convient d’éprouver en échappant au pire et la douce satisfaction de travailler à l’émergence d’une société plus équitable, plus honnête, moins cupide, moins féroce pour l’arbre, l’animal et l’homme.

Or, 2012 nous promet un léger mieux, un petit ralentissement du processus d’aggravation des injustices et de la violence sociale.

Rien de plus car il ne suffit pas de changer de chef d’Etat pour sortir de la tyrannie du Marché.

 

Bien sûr, nous sommes en 1788 et BEAUMARCHAIS pourrait lancer son apostrophe célèbre aux grands féodaux du régime, parasites sociaux qui accaparent les biens publics et contemplent leurs fortunes en milliards d’Euros : « Quel mal vous êtes-vous donné, si ce n’est celui de naître ? ».

Les inégalités sociales ne sont plus fondées sur le mérite car ces princes du béton et de l’asphalte, de l’armement et de l’immobilier, des parkings et des concessions de services publics partagent leur temps entre somnoler dans des conseils d’administration aux participations croisées et des cours de tennis.

Ce qui devient scandaleux tient tant aux écarts de rémunérations et de fortunes qu’à l’absurdité des hiérarchies sociales.

Les oligarques de la finance ne sont pas des élites.

 

Chacun le sait, d’où le mépris et le défi des peuples envers les ploutocrates et leurs commis préposés à la politique.

Alors, si nous sommes en 1788, aurons-nous enfin 1789 ?

 

Pas même, car les rois du béton, de l’armement, des infrastructures exercent plus que le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire confondus.

Ils distilent leur culture abrutisssante dans les médias dont ils se sont rendus propriétaires à cette seule fin.

 

Au mieux, demain, des femmes et des hommes moins serviles aux intérêts de la finance tenteront de panser les plaies d’une société souffrante.

Ils ne couperont pas les têtes des grands ducs du temps et ceux-ci n’émigreront pas !

Pour 1789, il faudra attendre encore un peu.

 

Néanmoins, en bons hédonistes, ne boudons pas notre plaisir !

La fautive RGPP, dogme imposé par les spéculateurs, devrait être abandonnée, du moins si le rapport des forces politiques s’avère favorable aux intérêts des citoyens et stimule les timorés modérés.

 

Mais la Nature, cette grande absente des débats publics, gagnera-t-elle au changement d’équipe gouvernante ?

 

 

Depuis 2002, les amis du CPNT édictèrent chaque année une loi nouvelle à la gloire du chasseur et, s’ils agitèrent tapageusement un « Grenelle de l’environnement » alibi, ils agirent toujours dans l’intérêt des ennemis de la terre.

 

En ce mois de septembre, trois loups ont été tués par des braconniers, ce qui n’empêcha nullement le pouvoir d’autoriser d’autres tirs « légaux » de cette espèce.

En fait, le retour du loup en France serait compromis si cette politique de lâcheté face aux exigences des forcenés contre nature perdurait.

 

Les loups ne sont pas les seuls victimes du gouvernement.

Les abeilles et plus généralement l’entomofaune sont sacrifiées par l’autorisation d’emploi d’un insecticide, le Cruiser, sur le colza.

Que sont devenus les engagements de réduire les épandages de biocides agricoles ? engagements affichés par le Pouvoir à l’automne 2007 ?

Il est vrai que depuis le chef de l’Etat aurait murmuré à l’oreille des exploitants agricoles «que « l’environnement ça commence à bien faire ».

 

C’est leur nuisance qui « commence à bien faire »,pour parler leur langage approximatif.

Heureusement, flotte surle pays, un délicat parfum de printemps.

Certes, je ne serai pas appelé, l’an prochain, à exercer le ministère de l’essentiel et la médiocrité, la pusillanimité, l’inconsistance éthique marqueront probablement l’action des gouvernants de demain.

Ce sera juste un peu moins caricaturalement nocif.

 

De nouvelles lois pro-chasses étaient proposées par la droite,, ces mois-ci, dans les deux assemblées légiférantes.

La « libération » du sénat sera un test. Cette assemblée fut destinée à représenter structurellement la France rurale et conservatrice, celle des pollueurs, des lobbies et des chasseurs, France minoritaire et passéiste et sa conquête par la gauche, fait remarquable et exceptionnel n’est due qu’au rejet du pouvoir actuel.

Cette majorité nouvelle peut retarder considérablement l’adoption de ces textes irresponsables dont les réactionnaires gratifient les présidents de fédérations de chasseurs.

 

La protection de la nature, l’éthique animale, les nouvelles approches du vivant que nous préconisons n’occupent pas les programmes des candidats et partis.

Aucun candidat, pas même celle du parti dit VERT, ne porte nos valeurs partagées par une fraction de plus en plus nombreuse de la société.

Cela n’interdit pas d’opiner entre les médiocres et les pires et, pour le vivant, il est de notre devoir de ne jamais nous abstenir, le silence des meilleurs favorisant la victoire des plus mauvais, des plus nuisibles à la survie de la biodiversité et à la prise en compte du respect de l’arbre, l’animal et l’homme.

Alors, opinons toujours pour le moindre mal, pour celles et ceux qui défendent les plus faibles, les plus humbles, les moins prévaricateurs et ce au nom de notre devoir d’humain soucieux de faire triompher une société plus douce.

Gérard CHAROLLOIS

CONVENTION VIE ET NATURE

MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE

POUR LE RESPECT DES ËTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS

 

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