Nuit debout devant les abattoirs : l’état à la botte des " vilains "


Communiqué de la Convention Vie et Nature du  04 Juillet 2016


Jeudi 30 juin, de nombreuses manifestations statiques étaient organisées devant les abattoirs de plusieurs villes de France, à l’appel du collectif Végan 269Life, regroupant pour l’occasion plusieurs associations de protection animale.
Ces veillées pacifiques, dédiées à la mémoire des victimes animales et de leurs souffrances au nom du seul plaisir gustatif de certains " humains ", avaient étaient déclarées en Préfecture et n’avaient reçu aucune interdiction des services de l’Etat, contrairement à certaines contre-manifestations  organisées par les éleveurs et syndicats agricoles, qu’ils déposèrent hors délais.
Malgré cela, dans de nombreuses villes, la police s’est montrée incapable de garantir la sécurité des manifestants, pourtant pacifiques, face aux groupes hystériques et alcoolisés des éleveurs !
Le droit de manifester est pourtant en France un droit fondamental.

Dans certains endroits, des menaces de mort ont été proférées à l’encontre des manifestants, les éleveurs sortant et brandissant même des faucilles à leur encontre, sans aucune réaction des forces de l’ordre qui étaient en sous-effectif ! Car si l’Etat ne rechigne pas aux dépenses lorsqu’il s’agit de déplacer plusieurs compagnies de CRS pour encadrer des manifestants anti-corrida, ou faire suivre des militants animalistes par la DGSE, la sécurité de manifestants pacifiques semble ne pas être sa priorité !
En Vendée, trois blessés finissent aux urgences, et une militante reçoit une ITT de six jours en raison de la gravité de ses blessures !

A Limoges, c’est une citation* du philosophe Allemand Théodor Adorno qui déclenche l’émeute côté éleveurs ! Pourtant quelle comparaison plus juste que celles des abattoirs à des camps de concentrations, après les mauvais traitements gratuits, les égorgements en pleine conscience, et les dépeçages vivant qui furent filmés ? Mais les éleveurs et autres exploitants sont incapables d’empathie !
Quelques jours après les nouvelles images de violence révélées par l’association L214, ces comportements illustrent encore une fois le mépris des éleveurs pour les êtres vivants, fussent-ils de leur propre " espèce ", et la minceur de la frontière qui sépare dans leur tête les gentes humaine et animale. Il révèle également un monde agricole axé sur l’intimidation, la violence, les comportements psychopathiques, …
Nous constatons, trop régulièrement, que dans ce monde rural se développe un fascisme ordinaire que ne contient pas un pouvoir pusillanime.

S’il est légitime que des syndicalistes agricoles défendent leurs pratiques, il est en revanche intolérable que des violences sur des personnes, des menaces de morts, des agressions soient perpétrées dans la lâche complaisance des autorités publiques et celle de médias qui n'osent pas déplaire à une fraction rétrograde de la population.
Lorsque des jeunes, des salariés, des chômeurs, dégradent des vitrines et des banques, la presse dénonce avec fracas les "casseurs".
Mais lorsqu’il s’agit des actes de violence d’un certain monde rural envers le mobilier urbain ou les militants de la cause animale, toujours pacifiques, le silence coupable ajoute au fascisme ordinaire de certains ultras brutaux.

Cela ne fera pas taire les amis du vivant, les défenseurs des animaux et de la nature.

La vie et la liberté : ça se défend !

Jean-Paul PERONNET

Secrétaire Général de la Convention Vie et Nature

* : "Auschwitz commence partout où quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce sont seulement des animaux"

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