Par David Joly - Vice Président de la Convention Vie et Nature
Le 28 juin dernier s’est donc tenu le rassemblement unitaire anti-corrida à Rieumes, en Haute-Garonne, seule commune du département à encore pratiquer, en 2015, des sévices graves et actes de cruauté envers animaux pour contenter le plaisir pervers de quelques assoiffés de sang.
Pour ce qui est du déroulé de cette journée, je vous renverrai à l’excellent et complet compte rendu de Roger Lahana, Vice-président du CRAC Europe pour la protection de l’enfance . (Cliquer sur ce lien).
Depuis le début de son engagement dans le combat contre la barbarie des arènes, Jean-Pierre Garrigues, Président du CRAC Europe, a toujours parlé de dictature tauromachique. Et notre propre Président, Gérard Charollois, n’a jamais manqué de souligner l’essence franquiste de ce spectacle de mort et de souffrance.
Quiconque était à Rieumes a pu se rendre compte que ces qualificatifs n’avaient jamais été aussi justes.
Nous y avons trouvé une maire qui, sans la moindre hésitation, avait pris un arrêté municipal extrêmement liberticide, en total porte à faux avec la Constitution française, afin d’empêcher les citoyens abolitionnistes d’accéder à l’un de leurs droits fondamentaux : celui de manifester.
Bien sûr, cet arrêté n’a été respecté à aucun moment par les militants qui ont débuté et terminé leurs manifestations aux heures qu’ils avaient eux-mêmes décidées, s’approchant des arènes de 200 mètres supplémentaires par rapport à ce qui était prévu, tout cela avec l’aval du directeur de cabinet du Préfet de Haute-Garonne, plus enclin que le conseil municipal local à respecter les principes de la démocratie française.
Nous y avons également trouvé une population aussi abolitionniste que les militants du jour : tous les citoyens croisés, simples badauds comme commerçants, nous ont salué, encouragé, remercié, heureux de sentir sur leurs terres un vent de contestation des séances de torture locales.
Contestation qu’ils n’osent eux-mêmes porter, de peur de voir, selon leurs propres dires, la pression qu’ils subissent de la part de la municipalité et du club taurin local, déjà élevée, monter d’un cran supplémentaire (certains d’entre eux ont néanmoins sauté le pas et nous ont rejoints).
Quelle autre pratique peut se targuer d’être permise sur 10 % du territoire français par le fait d’une exemption de poursuites pénales envers les sévices graves et actes de cruauté sur lesquels elle repose ?
Quelle autre pratique est à l’origine, quasi-systématiquement, d’arrêtés municipaux ou préfectoraux qui s’essuient les pieds sur les bases de la Constitution française ?
Quelle autre pratique voit ses adeptes soutenus par des élus, tant idéologiquement que financièrement, dans leur travail de mensonge et de menace envers tout citoyen qui a l’outrecuidance de ne simplement pas aimer la mort-spectacle ?
Saluons l’extrême courage de l’ARAC (Association Rieumoise pour l’Abolition de la Corrida) qui, au quotidien, se bat pour que Rieumes soit délivrée des pratiques morbides implantées artificiellement, en ce début de 21ème siècle, par quelques pervers qui, tous les ans, se goinfrent de subsides publics trouvant leur origine à tous les niveaux du millefeuille politique français, y compris (et surtout) au sein du ministère de la Culture.(voir notre article du 23 juin par ce lien).
Que le conseil municipal rieumois soit sûr d’une chose : tant qu’il refusera d’entrer dans la civilisation, les combattants du vivant reviendront systématiquement dénoncer leurs pulsions franquistes.
DJ.