Rieumes, l’argent public qui finance la torture



Par David Joly - Vice-président de la Convention Vie et Nature et membre du Bureau du CRAC Europe


Dans le cadre de la prochaine manifestation unitaire contre la corrida qui se tiendra à Rieumes le 28 juin 2015, en collaboration avec ses habituels partenaires (Animaux en péril, FLAC, Fondation Brigitte Bardot) et l’ARAC (Association rieumoise anti-corrida), le CRAC Europe pour la protection de l’enfance s’est intéressé, entre autres, à l’aspect financier de l’organisation des spectacles de sang par le club taurin rieumois.

Selon des sources locales, les arènes temporaires utilisées, d’une capacité de 3 000 places, ont toujours été très loin de faire le plein. Si, ailleurs, des arènes plus importantes avec un taux de remplissage nettement supérieur, se révèlent incapables de présenter un budget équilibré, comment le club taurin rieumois peut-il réitérer son organisation tous les ans sans être en cessation de paiement ?

Question à laquelle le CRAC Europe pour la protection de l’enfance a bien sûr la réponse : à Rieumes comme dans n’importe quelle ville de sang, l’argent public coule à flots, et ce depuis tous les niveaux du millefeuille politique français.

En effet, les organisateurs des séances de torture locales peuvent compter sur les collectivités territoriales (conseil municipal de la commune de Rieumes, Conseil départemental de Haute-Garonne, Conseil régional de Midi-Pyrénées) pour accéder tous les ans à des aides financières publiques d’un montant global de 5 000 à 6 000 €.

Scandaleuse dès le premier euro, cette distribution ne permet pas à elle seule de financer l’intégralité des spectacles de sang. S’y ajoutent bien sûr les faibles recettes enregistrées au guichet et la participation de quelques enseignes du secteur privé, ce qui se révèle toujours insuffisant.

Qui permet donc au club taurin d’équilibrer ses comptes et ainsi de pouvoir reprogrammer des séances de torture l’année suivante ? Ni plus ni moins que l’État français qui, par l’entremise de la réserve parlementaire et de l’ex-sénateur Bertrand Auban, lui a octroyé en 2013 la somme de 10 000 €, ce qui porte à plus de 70 000 € les subventions nationales versées depuis 2005 et rattachées au ministère de la Culture !

Ministère qui avait vu, en avril 2011, la corrida intégrée à la liste du patrimoine culturel immatériel français par une commission occulte dont le ministre de la Culture de l’époque, Frédéric Mitterrand, n’avait même pas connaissance. Hérésie corrigée récemment par la Cour administrative d’appel de Paris qui a abrogé ce classement allant à l’encontre de la volonté des trois-quarts  des citoyens de ce pays qui se prononcent en faveur de l’abolition de cette pratique anachronique sanglante, indigne d’une nation dite civilisée.

Rieumes est donc une nouvelle preuve, s’il en était besoin, de ce que le CRAC Europe pour la protection de l’enfance répète depuis tant d’années : sans argent public, aucune corrida ou novillada ne pourrait avoir lieu en France. Situation d’autant plus scandaleuse lorsque l’État français lui-même finance une activité reconnue comme délictuelle au sein de son propre Code pénal.

Dossier complet : Rapport financier Rieumes (PDF, 35 pages)

DJ.

Tous les détails sur le site du CRAC Europe par ce lien.

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