Mont-de-Marsan : la préférence donnée aux bourreaux

: 25 juillet 2016

Mont-de-Marsan : la préférence donnée aux bourreaux

par Gérard Martin - Administrateur de la Convention Vie et Nature

A-t-on encore le droit, en terre taurine française, de manifester contre la corrida, de revendiquer l'abolition de cette pratique barbare ? La réponse est "oui", mais à la condition expresse que les manifestants soient rendus invisibles et leurs slogans inaudibles. Telle fut la stratégie mise en place ce samedi 23 juillet par le Préfet des Landes et Geneviève Darrieussecq maire de Mont-de Marsan (et présidente de l'union des villes taurines de France). Résultat : une manifestation en grande partie "plombée" par les autorités locales malgré la présence à Mont de Marsan, ville de sang, d'un millier d'opposants à la corrida. Des opposants bien décidés à rappeler que mort et torture ne doivent plus rimer avec "féria". Les manifestants se sont en effet trouvés confinés dans les faubourgs sud de la ville avec interdiction de franchir une limite qui leur aurait permis de s'approcher des "festivités". Les forces de police, en usant de grenades lacrymogènes, ont fait preuve d'une violence et d'une agressivité surprenantes et démesurées, lorsque les manifestants ont montré une grande détermination à se faire entendre. Les amateurs de torture, quant à eux, ont pu ainsi se livrer en toute quiétude à leur passe-temps favori : le spectacle du sang versé, de la souffrance et de la mort des taureaux. Ce refus autoritaire et obstiné des responsables politiques d'accorder la parole aux partisans de la non violence, est aussi consternant que préoccupant à l'approche d'échéances électorales majeures. Il ne brisera pas pour autant cet élan, cette force d'opposition à la tauromachie.

L'intervention de Gérard Charollois et le film de la journée - Vidéo CVN de Jean-Paul Peronnet