Mercredi 13 juin 2012, des hommes et des femmes indiens ont été arrêtés alors qu’ils tentaient pacifiquement de récupérer les terres dont ils ont été injustement privés pour le projet de centrale nucléaire de Jaitapur.
Nous, hommes et femmes français, protestons vigoureusement contre cette injustice commise pour les intérêts uniques de la société Areva et du gouvernement indien.
Nous dénonçons :
- la privation des propriétés des agriculteurs et pêcheurs sur le site de la future centrale nucléaire de Jaitapur, l’arrestation de 22 personnes pour la seule faute d’avoir usé du droit inaliénable de manifester,
- l’interdiction de se rassembler à plus de 5 personnes dans la région,
- les mesures d’éloignement contre les activistes, comme Mme Patil Vaishali, afin de les empêcher de pénétrer dans le district,
- l'insistance rapportée d’Areva pour jouir d’une exemption de responsabilité en cas d'accident nucléaire en Inde.
Areva est en train de construire 6 réacteurs EPR de 1650 MW chacun, dans le gigantesque parc nucléaire de Jaitapur. L'accident de Fukushima a montré que la construction de plusieurs réacteurs sur un même site représente un danger supplémentaire. Une situation d’urgence sur n’importe lequel des réacteurs menace directement la sécurité et les éventuels travaux de restauration sur les autres réacteurs.
L'EPR est combattu à Flamanville, en France. Sa construction connait de lourds dépassements de délai et de budget, en France comme en Finlande, et les agences de sécurité européennes ont soulevé de sérieuses objections quant à sa conception. Même la Commission de Régulation Nucléaire des Etats-Unis (NRC) a retardé la certification de sécurité de l'EPR.
Dans ces circonstances, la construction de 6 réacteurs EPR à Jaitapur équivaudrait à une expérience inhumaine, utilisant les populations les plus pauvres de l'Inde comme des cobayes.
L’actionnariat d’Areva étant composé à presque 90% d’agences de l’Etat Français, nous, citoyens européens, tenons à dénoncer publiquement l’attitude d’Areva.
Nous refusons que les intérêts de cette société soient placés avant les droits fondamentaux et inaliénables du peuple indien. Et nous rappelons que le droit de propriété, le droit de manifester et le droit de se rassembler sont des droits fondamentaux et basiques de toute démocratie digne de ce nom.
Nous vous proposons de manifester notre solidarité avec les militants indiens en interpellant l'Ambassadeur d'Inde à Paris.
Merci de votre mobilisation,
Alain Uguen
Cécile Donat