Objet : le statut du loup et la directive faune flore habitat du 21 mai 1992
Madame la Présidente,
Votre Commission informe qu’une consultation est ouverte au sein de l’Union Européenne relative au statut du loup, espèce protégée en vertu de la directive dite « Natura 2000 ».
Techniquement, cette consultation semble restreinte et n’est pas ouverte aux citoyens de l’Union, mais sans doute à quelques lobbies agricoles hostiles au loup et plus généralement à la biodiversité.
Une telle manœuvre ne me semble guère conforme à l’esprit de l’Union qui, habituellement, veille au respect des droits de l’homme et des principes fondateurs de l’Europe.
Abordant directement le fond, je tiens à exprimer la ferme volonté des associations de protection de la Nature à défendre le loup, espèce précieuse pour le rétablissement des équilibres écologiques.
Ainsi, les agriculteurs français se plaignent des dégâts générés par les sangliers qui prolifèrent et les forestiers déplorent l’abondance des cervidés.
Les chasseurs du département de la Drôme dénoncent les loups comme facteurs de réduction des populations d’ongulés, prouvant a contrario le rôle bénéfique de cette espèce.
Le loup, trop peu présent, pourrait rétablir des équilibres naturels.
D’un point de vue scientifique et objectif, les prédateurs concourent à la régulation spontanée de la faune.
D’un point de vue démocratique, toutes les enquêtes d’opinion prouvent que 80% des Européens souhaitent la préservation du loup dont les populations en extension sont loin d’avoir atteint un seuil opportun.
En revanche, nous savons que des groupes de pression veulent à nouveau faire disparaître cet animal du milieu naturel.
Ce lobby agro-cynégétique ne représente qu’une infime minorité tapageuse qui semble être à la manoeuvre dans la pseudo-consultation en cours, consultation dont sont absentes les associations de protection de la Nature et les citoyens.
En conséquence, nous demandons, au nom de la vérité scientifique et de la volonté des citoyens de l’Union, la stricte protection du loup en Europe.
Recevez, Madame la Présidente, mes très courtoises salutations.
Gérard CHAROLLOIS