RODILHAN est le nom d’une petite commune du GARD.
Des élus locaux organisent périodiquement des séances publiques au cours desquelles des enfants apprennent à torturer des veaux.
Ils griment cet avilissement sous le masque de la « tradition », alibi à tant de crimes.
Ce fait, par lui-même sidérant, révèle que l’humain demeure un animal inquiétant, prompt à éteindre en lui la plus élémentaire compassion, lorsque le groupe, l’habitude, la foule autorisent les pires exactions.
Ce que l’homme inflige à l’animal, être sensible, il le fera à ses semblables dès que les mêmes facteurs inhiberont sa capacité d’empathie.
D’ailleurs, lors d’une précédente séance d’initiation d’enfants à la barbarie des arènes (en 2011), de pacifiques militants « animalistes » furent très violemment agressés par les organisateurs et spectateurs qui frappèrent, injurièrent, encouragés par leurs homologues à « tuer » l’objecteur de conscience de la torture érigée en spectacle.
Au nom du respect dû à tout être sensible, à celui de la dignité humaine, on ne peut pas plus tolérer la corrida que la chambre à gaz, le génocide, la réduction en esclavage, la lapidation, la décapitation car, par-delà les différences de degrés, il y a similitude de pulsions de mort au fondement de ces abjections.
Nous ne devons point demander l’abolition de la corrida, mais l’exiger, sous peine de voter la censure de tout gouvernement qui ne modifierait pas l’article 521 du code pénal afin d’exclure la dérogation à la prohibition des actes de cruauté à l’encontre des animaux.
Pour ma part, j’inscris cette abolition et celle de la chasse à courre dans les points programmatiques non négociables, avec tout partenaire.
Aujourd’hui (comme hier) à RODILHAN, des hommes prouvent que nous ne sommes pas sortis de la barbarie.
Gérard CHAROLLOIS