Source : Dernières Nouvelles d'Alsace
Article de Romain CHIRON
Une multitude de pancartes fleurissent au-dessus des têtes des manifestants : des singes tristes derrière des barreaux, mais aussi des messages comme « Non à l’expérimentation sur les animaux », ou « Je suis un primate », en référence à « Je suis Charlie ». Environ 450 personnes se sont élancées hier à 14 h de la place Kléber, à l’appel du comité scientifique Pro Anima et de l’association Animalsace, qui s’opposent à l’existence et à l’autorisation d’extension du centre de primatologie de Niederhausbergen. Le site du fort Foch est un lieu d’élevage de primates, dont certains sont destinés à la recherche biomédicale.
Arrêt des expériences sur les primates
À travers cette marche dans les rues de Strasbourg, Luc Walter, président d’Animalsace, veut « faire en sorte que le projet d’extension, -qui double la capacité d’élevage du site de 800 à 1 600 singes-, soit remis en cause. Ce serait déjà un dé-but », ajoute-t-il.
Deuxième axe fort de la contestation, les expérimentations réalisées sur les primates. Là encore, le président d’Animalsace monte au créneau. « Il y a beaucoup d’incohérences à utiliser des produits pharmaceutiques sur des singes. » Par exemple, concernant les maladies neurodégénératives, « un singe ne développe pas naturellement la maladie d’Alzheimer », assure Luc Walter. Même son de cloche et mêmes arguments avancés par Sylvia Hecker, représentante de Pro Anima, une organisation scientifique qui vise à améliorer la recherche sans expérimentation animale. « Ces expériences ne nous apprennent rien sur les causes des maladies chez l’homme. » Elle demande « la fermeture totale » du centre de primatologie de Niederhausbergen. C’est la requête qu’elle va formuler le 21 mai prochain, lors d’une rencontre avec les services de la préfecture. « Mais on ne se fait pas d’illusions »,répond avec pragmatisme Sylvia Hecker, qui se félicite toutefois d’une mobilisation croissante autour du sujet.
D’ailleurs,dans le cortège qui a défilé, de nombreux sympathisants de la cause animale ont souhaité se faire entendre. C’est le cas de Céline, 33 ans. « On ne peut pas calquer les tests des animaux sur les hommes, explique la jeune femme, qui a un tatouage « Animal libération » en travers de la poitrine. Elle considère que « l’homme n’est pas un singe, ni un rat. Ce qui marche sur l’homme ne fonctionne pas forcément sur les animaux. »
ROMAIN CHIRON (DNA)
Le point de vue de Pro Anima
Merci à tous !
Une formidable mobilisation
Nous étions 430 à l'appel d'Animalsace et de Pro Anima à marcher pacifiquement ce samedi, à Strasbourg pour dénoncer l'extension du centre de primatologie de Niederhausbergen.
Calmes, pacifiques mais déterminés, nous avons montré que nous n'acceptons pas que des centaines de primates continuent à être acheminés d'Asie vers l'Europe afin de servir de modèles d'études alors que tant d'autres approches scientifiques existent. Bravo et merci à vous tous pour votre présence ! Cette mobilisation a été évoquée par de nombreux médias (Le Parisien, France3, Rue89, Dernières Nouvelles d'Alsace, l'Ami hebdo, Vegactu, l'AFP)
La com' du centre de primatologie tourne à plein régime
Notre action fut l'occasion pour les responsables du centre de primatologie de communiquer de manière trompeuse. En montrant sur France 3 uniquement des singes en semi-liberté (ou plutôt en semi captivité) le centre montre son meilleur profil. Ce chiffre ne représente qu'un tiers de tous les animaux tenus captifs, c'est à dire la minorité. De plus, la pertinence de telles études d'observations, souvent mises en avant par le centre, n'est pas du tout avérée. Seule l'observation en milieu naturel nous semble acceptable. Que dire du stress ressenti par ces primates qui passent d'une vie normale en milieu sauvage à une vie en cages ?
A quoi serviront ces connaissances ? Apparemment pas à nous apprendre à améliorer le sort de ces animaux.
La majorité des autres singes maintenus en quarantaine a été soigneusement cachée. Ils sont tous destinés à des expériences extrêmement invasives. Les alternatives disponibles n'ont pas été évoquées tout comme l'obligation de la Directive Européenne 2010/63/UE de réduire et de remplacer l'expérimentation animale, pourtant un des axes majeurs de notre revendication.
Et la suite ?
Le jeudi 21 mai, une délégation de Pro Anima sera reçue à la préfecture de Strasbourg. Nos arguments scientifiques seront une nouvelle fois évoqués et remis au préfet. Pendant ce temps là, un groupe de courageux citoyens concernés a commencé une grève de la faim illimitée : Christophe et Jeremy, deux des grévistes, se rendront chaque jour à la préfecture pou remettre une lettre au préfet de Strasbourg.
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