Par Gérard Martin - Administrateur de la Convention Vie et Nature
Il aura fallu presque un an pour que l'Assemblée Nationale adopte l'amendement "Glavany" qui reconnaît aux animaux domestiques un nouveau statut dans le code civil : celui " d'êtres vivants doués de sensibilité". Il faut rappeler que le Sénat, en proie à ses vieux réflexes, avait retoqué le texte de crainte de contrarier " ses grands électeurs" saturés de ruralité digne du 19ème siècle.
Nous accueillons donc ce vote définitif des députés avec satisfaction et voulons croire que la dimension essentiellement symbolique de cet amendement aura des effets heureux sur le regard désormais porté sur les animaux. Nous espérons également que la faune sauvage pourra bénéficier rapidement de mesures similaires. Comment admettre en effet qu'un animal sauvage ne soit pas doté de la sensibilité que l'on reconnaît à l'animal domestique ? Des dispositions allant dans ce sens sont prévues dans le projet de loi sur la biodiversité qui sera soumis au parlement au printemps prochain.
Il faudra, au préalable, surmonter des réticences encore plus fortes de certains parlementaires qui n'hésitent pas à évoquer la condition animale de façon surréaliste...
Deux exemples récents : les déclarations extraites des débats qui ont eu lieu à l'Assemblée Nationale le 28 janvier. Elles émanent de 2 députés qui étaient opposés à la réforme du code civil qui a été adoptée.
Philippe Gosselin : "le respect du bien-être animal constitue la première préoccupation pour les éleveurs"...
Marc Le Fur : « les porcs et les truies sont désormais libres de leurs mouvements dans leurs stalles, pour les volailles et les poules pondeuses leur espace s’est élargi, il s’agit là d’évolutions qui ont coûté très cher aux éleveurs"...
A ces propos indécents nous répondrons par l'objectivité des images : celles réalisées par nos amis de l'association L214 qui ne cesse de dénoncer les horreurs de l'élevage industriel. Ces images qu'il faut à l'occasion savoir affronter ...