Le ministère de l’Agriculture a pris un arrêté pour euthanasier les deux éléphantes du zoo de Lyon parce qu’
elles seraient « tuberculeuses », et ce au titre de l’article 224 du code rural qui dispose que la tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire
en cas d’apparition confirmée. Mais cet article 224 ne concerne que les animaux domestiques, c’est-à-dire les animaux en contact permanent avec les humains
ou dont la viande et le lait pour certains sont consommés par ces derniers. Ce n’est évidemment pas le cas pour les animaux des parcs zoologiques, même
s’ils sont souvent porteurs – les vétérinaires spécialisés le savent – d’une forme chronique de la tuberculose, sans danger pour le public et même leurs
soigneurs, les uns comme les autres étant de surcroît vaccinés de nos jours contre la tuberculose. S’il fallait abattre tous les animaux d’un zoo dès l’apparition
d’un cas de tuberculose, tous les parcs zoologiques du monde pourraient mettre la clef sous la porte !
Or aucun diagnostic n’a été effectué pour prouver que ces deux éléphantes sont atteintes de la tuberculose : c’est la mort d’une troisième éléphante, pendant
l’été 2012, à un âge canonique de 67 ans, qui a semé la suspicion… Pourtant, l’autopsie, obligatoire pour tout animal en zoo, a démontré qu’elle était
bien morte de vieillesse et ne présentait aucun symptôme de tuberculose ! C’est seulement des cultures bactériennes qui ont révélé la présence de la mycobactérie
de la tuberculose, sans pouvoir nous confirmer si cette éléphante était porteur sain ou contaminante.
Et le ministère de l’Agriculture est parti de cet événement pour décider de l’euthanasie de ces deux compagnes, âgées respectivement de 42 et 43 ans, sans
qu’aucune analyse n’ait été faite afin de constater si elles étaient contaminées ou non !
Soulignons que ces deux femelles du zoo de Lyon appartiennent à l’espèce « éléphant d’Asie », strictement protégée dans tous ses pays d’origine et classée
au niveau international en Annexe 1 de la Convention de Washington parmi les espèces dont le commerce et le transport sont strictement interdits. Comment
la SNPN, dont l’un des grands combats est précisément de faire revenir en Annexe 1 toutes les populations d’éléphants d’Afrique, accepterait-elle donc
le massacre de ces deux éléphantes captives pour une suspicion, même pas confirmée, de cette forme banale de tuberculose, sans danger réel pour l’homme
? Ne laissons pas prise à la panique !
Que le ministère de l’Ecologie en charge de la faune captive fasse entendre sa voix à l’encontre du ministère de l’Agriculture et sauve les deux éléphantes
du zoo de Lyon !
Contact : Michel Echaubard
Secrétaire général de la SNPN
Le monde de la cause animale
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