Le loup, le vautour et le syndicat agricole

Ce titre sonne comme une fable de La Fontaine mais, dans cette histoire, pas de morale ! Il était une fois un syndicat agricole affirmant, avec pompe et
prétention, représenter "la profession". A grand renfort de remembrements et de pesticides, il a transformé, au nom du progrès, nos campagnes en déserts
humains (combien de paysans survivants ?) et biologiques (printemps silencieux). Encore au nom du progrès, il a asservi les rescapés au diktat des coopératives
agricoles, de la grande distribution, des industriels (chimie et machines) et des banques. Prenant conscience de l'ampleur des dégâts, les agricultures
plus traditionnelles de certaines parties du sud et de l'ouest de notre doux pays s'engageaient dans un rapprochement avec ces satanés "écolos", ces ennemis
invétérés du progrès ! Inquiet quant à son hégémonie, le syndicat a alors cherché les moyens de rompre le dialogue qui s'amorçait. Après un galop d'essai
avec le lynx et l'ours, il a enfin trouvé deux bons vecteurs de haine: le loup et le vautour. Une créature diabolique et un immonde charognard... Il a
savamment dosé le mensonge (réintroduction du loup et prédation par le vautour) : slogans simplistes (incompatibilité), politique de la terre brûlée (rejet
des mesures de protection), provocations, etc. Avec ces ingrédients et en désignant l'écolo comme bouc émissaire, il n'a plus eu qu'à attiser l'incendie
là où il se déclarait et à l'allumer là où il ne demandait qu'à se propager ! Et voilà comment, en utilisant les bonnes vieilles techniques de propagande,
on devient le défenseur de la veuve et de l'orphelin dont on a soit même tué le mari et le père ! C’est ainsi qu’on rend impossible le dialogue entre deux
parties, qui ne demandaient qu'à confronter leurs pistes d'actions pour mieux vivre ensemble et réconcilier agriculture nourricière, biodiversité et qualité
de vie.
Ne désespérons pas, un premier pas est franchi, le masque est tombé ! Nous ne laisserons pas ce syndicat continuer à exterminer les symboles de la Nature
sauvage, décimer les abeilles et empoisonner notre eau, notre air et notre nourriture. Comme dit le sage : le moustique ne peut pas tuer l'éléphant mais
il peut l'empêcher de dormir... Alors heureuse année, force et santé à tous les moustiques des Associations de Protection de la Nature et de l'Environnement
pour que l'éléphant du syndicalisme agricole et les autres calamités de la Nature ne ferment pas l'œil en 2013.


Eric FERAILLE, Président régional FRAPNA



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