Les deux agriculteurs de Pontoy, poursuivis pour abattage rituel de moutons en dehors d’un abattoir agréé, ont finalement été condamnés par le tribunal correctionnel de Metz ( lire RL du 28 septembre). Les frères de cette exploitation ovine et céréalière ont chacun écopé d’une peine de quatre mois de prison assortie du sursis et d’une amende de 500 €. Pour l’absence d’identification conforme de 189 ovins, ils sont condamnés à une amende de 15 € par mouton dépourvu de document permettant la traçabilité.
En novembre 2010, les gendarmes ont effectué un contrôle sur cette exploitation agricole où un nombre important de personnes était présent pour acheter et égorger elles-mêmes des moutons en préparation de l’Aïd-el-Kébir. Dans un des bâtiments agricoles, cinq boxes d’abattage avaient été érigés avec des bottes de paille. L’abattage des moutons, moyennant 150 € par tête, aurait perduré pendant une dizaine d’années via le bouche-à-oreille. Dans cette exploitation familiale, dont la gérance est assurée par la mère, la fille est éleveuse ovine, ses deux frères, agriculteurs céréaliers. Pour l’avocat de la défense, plaidant la relaxe, les deux prévenus donnaient un coup de main à leur sœur, éleveuse en difficulté qui récoltait le fruit des abattages. M e Thomas Hellenbrand avait vainement mis un autre argument en avant : « Ce jour-là, l’abattoir Charal était en saturation complète. Alors, l’abattage, c’était soit dans cette ferme soit dans les baignoires des appartements. »
En revanche, la Fondation Bardot, partie civile, a été déboutée.
Comme l’avait soulevé l’avocat de la défense, le tribunal a considéré que les infractions reprochées ne sont pas en lien avec les statuts de l’association. L’avocate parisienne de l’association, qui réclamait 1 000 € de dommages et intérêts pour sa « lutte contre les souffrances d’animaux sauvages ou domestiques » n’œuvre pas pour les animaux d’élevage.
C. P.